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L'Europe qui protège" a encore capitulé. Face à l'émotion de la catastrophe de Fukushima, l'Union européenne avait annoncé le lancement d'un programme d'évaluation de la sécurité des 143 réacteurs nucléaires en fonctionnement sur son territoire. Après deux mois de négociations, l'accord conclu mardi entre les Etats et la Commission vide ce programme d'évaluation de sa substance. Voyez plutôt. Les évaluations seront facultatives et non obligatoires pour les 14 Etats concernés. Notez qu'en cas de catastrophe, le résultat lui ne sera pas facultatif. Le cahier des charges d'évaluation a aussi été fortement réduit : par exemple il n'est plus question d'évaluer la résistance des centrales aux actes terroristes ou de sabotage. Enfin, ces tests de résistance ne déboucheront sur aucune mesure contraignante visant les parcs nucléaires. Le seul résultat sera un rapport d'information, un de plus, reprenant les conclusions des tests menés par chaque Etat selon ses propres méthodes. Bref, un programme d'évaluation complètement bidon. C'est à une alliance de Sarkozy et du britannique Cameron que l'on doit ce torpillage.

Pourtant pendant ce temps, l'Allemagne et la Suisse ont fait des pas supplémentaires vers la sortie du nucléaire. Le gouvernement suisse a opté cette semaine pour le non remplacement des cinq centrales du pays à leur fin de vie en 2034. L'Allemagne a fermé une centrale supplémentaire pour des raisons de sécurité. Et Angela Merkel a précisé les échéances de sortie allemande du nucléaire : fermeture progressive des 17 centrales actuelles du pays en 10 ans d'ici 2022 et sortie totale du nucléaire en 20 ans. Le décalage est terrible avec Sarkozy qui enferme au contraire la France dans le tout nucléaire. Mardi, le patron d'EDF Henri Proglio a ainsi présenté le nucléaire, le charbon et le gaz comme les principaux axes de la croissance de la production d'EDF d'ici 10 ans. Dans une interview au Monde, Proglio prétend même faire d'EDF "le premier électricien mondial en 2020", en allant "chercher la croissance où elle se trouve" : "50 % dans le nucléaire, 25 % dans le thermique (gaz, charbon), 25 % dans l'hydraulique et les autres énergies renouvelables". La France a le potentiel technologique et humain pour devenir un leader mondial des énergies renouvelables, Sarkozy et son équipe nous enferment dans des solutions du passé. C'est triste. C'est petit. C'est dangereux.


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