avr 12 18
Pendant qu'en France on mène campagne, la Commission européenne continue sa sale besogne. Cette semaine, elle proposait son "paquet emploi" intitulé "vers une reprise génératrice d'emploi". Il s'agit de recommandations que la Commission fait aux Etats membres. La Commission n'a pas de pouvoir législatif en ce qui concerne l'emploi. Mais elle a un pouvoir de fait car c'est elle qui coordonne les politiques de l'emploi de l'emploi des Etats membres. Dans le cadre du Semestre européen, la Commission propose des "lignes directrices pour l'emploi" que les Etats sont invités à inclure dans les plans de réformes nationaux qu'ils lui remettent ensuite pour validation. En Mars dernier, les gouvernements ont validé les lignes directrices (abaissement des charges salariales et leur compensation par des hausses de TVA, flexisécurité, "amélioration" des mécanismes de fixation des salaire au profit des employeurs, réduction du nombre de professions réglementées, lutte contre la soi-disant « dépendance aux prestations sociales » etc). Ils ont en plus accepté de renforcer cette coordination des politiques de l'emploi. Désormais ils remettront chaque année à la Commission des "plans nationaux pour l'emploi" assortis d'un échéancier précis des réformes pour les douze mois suivant. C'est dans ce cadre que s'inscrit ce nouveau "paquet emploi".
 
La Commission y propose de nouvelles casses des droits sociaux. Mais elle a mis des gants pour cela. Se posant en défenseure des travailleurs européens contre "les pièges des bas salaires" elle annonce vouloir la mise en place de "salaires minimaux adaptés". La Commission se serait-elle ralliée à notre idée de converger vers un SMIC européen? Que nenni! Elle s'empresse d'expliquer que pour être "efficaces" ces minimums salariaux, devraient être "différenciés" c'est-à-dire négociés branche par branche. En clair, elle propose un salaire minimum à la carte. C'est-à-dire pas de salaire minimum du tout! Elle déclare ensuite que "la crise a révélé que la flexibilité interne pouvait être un moyen très efficace de préserver l'emploi et de lutter contre les coûts d'ajustement". La flexibilité interne? Il s'agit tout simplement de la casse des droits salariaux au sein de l'entreprise Car la Commission ne pense pas précisément au chômage partiel: "la marge budgétaire" lui semble insuffisante. Non, c'est bien de la renégociation du temps de travail et de la rémunération des employés au gré de la gestion patronale qu'elle parle.Autre imposture: la Commission propose de défendre les contrats à durée indéterminée contre les contrats atypiques (tout en expliquant les bienfaits des CDD pour la "fluidité du des marchés du travail"). Comment? En réduire les coûts de licenciements qui sont selon elle "bien trop élevés" dans le cas des CDI! La Commission prétend aussi "supprimer les entraves à la libre circulation des travailleurs". Dit comme ça, ça peut paraître sympathique. Mais ce que la Commission propose en fait c'est de contraindre les travailleurs à migrer d'un pays à l'autre en fonction des besoins du marché. Tout est bon pour cela. On connaissait déjà la bolkensteinisation des travailleurs. Désormais, on proposera aussi directement aux gens d'aller travailler dans un autre pays de l'UE. Des partenariats entre les services de l'emploi des Etats membres seront mis en place à cette fin. Vous ne trouvez pas de travail en France? Que n'allez-vous travailler en Roumanie? Reste à savoir au bout de combien de propositions de ce type refusées les prestations sociales seront supprimées.


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