L’Union européenne devrait prendre des mesures concrètes à l’encontre d’Israël
Intervention de Kyriacos Triantaphyllides, eurodéputé GUE/NGL pour AKEL (Chypre)
Monsieur le Président, Madame Ashton, nous saluons la décision prise le 8 décembre par le Conseil de l’Union européenne. Elle confirme le soutien de l’Union européenne à la création de deux États sur la base des frontières de 1967.
Néanmoins, si l’on se base sur l’expérience de notre récente visite dans la région, la situation qui règne dans les territoires en question rend quasiment impossible la création d’un État palestinien. Je pense notamment à la construction du mur, à la démolition de maisons palestiniennes et, surtout, à la création de colonies dans l’ensemble de la Cisjordanie, en particulier autour de Jérusalem-Est.
Environ 500 000 colons vivent aujourd’hui dans ces implantations. Plus important encore, à Jérusalem-Est, des efforts sont déployés pour créer une palissade en érigeant des implantations autour de la ville, de manière à forcer les Palestiniens à abandonner leurs foyers. Il est maintenant évident que le gouvernement israélien se sert des négociations pour gagner du temps. Lentement mais sûrement, il tente d’imposer sa souveraineté à l’ensemble des territoires palestiniens.
En plus de promouvoir la solution à deux États, l’Union européenne devrait prendre des mesures concrètes à l’encontre d’Israël. La violation persistante des droits de l’homme est un motif suffisant pour que l’Union européenne impose des sanctions sur la base de l’article 2 du Traité, car, si d’une part, elle choisit de soutenir le processus de paix mais que, de l’autre, elle continue de renforcer sans aucune limite ses relations commerciales avec Israël, elle ne fera que servir la politique d’Israël, laquelle consiste à obliger les Palestiniens à abandonner leurs terres, et à étendre la souveraineté d’Israël à l’ensemble de la Palestine.