Intervention de Willy Meyer eurodéputé GUE/NGL pour Izquierda Unida (Espagne)
Monsieur le Président, Monsieur Billström, Monsieur le Commissaire Barrot, le début de cette législature est pour nous une excellente occasion de repenser notre politique de l’immigration.
Notre politique actuelle de l’immigration repose sur une hypocrisie et un cynisme manifestes. Nous prétendons que le projet européen serait impossible sans les travailleurs migrants et voilà que nous les criminalisons avec une législation comme la «directive retour», qui a été surnommée avec justesse la «directive de la honte», car elle ne respecte pas les principes ni les valeurs de l’Union européenne.
Cette politique, qui cherche à faire de l’Europe une forteresse en ces temps de crise – et il y a trois crises: alimentaire, financière et énergétique – n’est pas comprise par tous, parce que nous travaillons mal et parce que nous allons dans la mauvaise direction. Si l’Europe est nécessaire et, en particulier, si l’Europe est nécessaire grâce aux travailleurs migrants, nous devons respecter l’intégralité de leurs droits et ne pas faire d’eux, comme le fait l’Union européenne, des criminels. Nous aggravons la souffrance de familles qui cherchent simplement à fuir la guerre ou la famine.
C’est pourquoi notre meilleure carte de visite lors du prochain sommet des chefs d’État ou de gouvernement, qui se tiendra à Madrid au printemps prochain, entre l’Union européenne et l’Amérique latine et les Caraïbes, consisterait à abroger cette «directive de la honte», qui ne respecte pas nos principes ni nos valeurs et qui n’est comprise par aucun gouvernement, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, et c’est de là que sont originaires des milliers de travailleurs migrants dont la destination est l’Union européenne.
Je demande donc instamment que l’on examine sérieusement l’abrogation de cette «directive de la honte».