Deux motifs de satisfaction sur cette séance de Juin. Une satisfaction malheureusement relative, comme toujours dans cette enceinte.
Le premier, c’est que le Parlement a approuvé le droit à la libre circulation des roumain-e-s et des bulgares au sein de l’espace Schengen. Une bonne nouvelle dénaturée par l’injonction que la majorité a faite à ces deux Etats de mettre en œuvre une approche commune avec la Grèce pour lutter contre l’afflux de migrants venus des pays arabes. « L’Europe forteresse » et ses murs honteux ont encore de de beaux jours devant eux…
Le second, c’est que le Parlement s’est indigné de la partialité des études que mène la Commission européenne pour mettre en place ses politiques. Rappeler que la Commission est juge et partie est un minimum. Mais on finit par se satisfaire de peu dans cette assemblée qui ne revendique jamais son droit d’initiative législative (qui est pourtant le propre d’un Parlement). Que la Commission cumule pouvoirs législatifs et exécutifs ne semble gêner ici que la GUE/NGL…
Le reste n’a été, comme d’habitude, que dogmatisme néolibéral et négation des peuples souverains. La majorité a soutenu un texte demandant de garantir la concurrence libre et non faussée pour les agences de notations. Vous savez, celles qui sont en train de couler la Grèce, l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et bientôt la France avec l’aide de l’UE et du FMI ! Il a même été demandé aux banques d’appliquer toujours la notation la moins favorable pour éviter de prendre des risques. Il ne faudrait pas que l’UE ait à renflouer à nouveau les banques privées ! Celles-ci doivent prendre garde à faire casquer les peuples comme il se doit ! Bref ! L’intérêt général attendra. L’Europe protège les banques et les agences de notation d’abord ! La majorité n’a pas eu non plus de scrupules à féliciter la Commission européenne pour la conclusion prochaine des négociations de l’accord de libre-échange UE-Canada. La Commission négocie cet accord dans le dos des peuples depuis 2004. On n’a une idée de son contenu que grâce à des fuites. Une libéralisation totale mettant plus que jamais les peuples au service des profits sur le modèle d’un ALENA renforcé. L’oligarchie fait ce qu’elle veut. La majorité la soutient et le peuple est tenu dans l’ignorance.
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