Bravo l’Equateur ! La décision du président Rafael Correa d’accorder l’asile diplomatique à Julian Assange dérègle la machine à étouffer en silence.
Cette décision est courageuse et honore l'attachement de ce pays sud-americain au respect du droit international. Il s'agit de surcroît d'une bonne nouvelle pour tous les défenseurs de la liberté d'expression, de la presse et de la justice.
Julian Assange fait peur aux puissants de la terre car il a révélé les "câbles" qui ont prouvé l’acharnement impérial des Etats-Unis d’Amérique fini, la servilité de ses principaux alliés, et de nombreuses personnalités politiques avec lesquelles ils entretiennent des liens de dépendance.
Il a aussi montré qu'une nouvelle ère informationnelle et citoyenne allait voir le jour face aux systèmes de contrôles de l'information par les gouvernements et les grands groupes.
Au-delà du jugement pour les étranges faits présumés d'agression sexuelle qui lui sont reprochés en Suède, l'objectif des manœuvres diplomatico-judiciaires des derniers mois autour du cas Assange ont un objectif : obtenir son extradition vers les États-Unis. Là-bas, le gouvernement caresse l'espoir de pouvoir le juger pour ses activités professionnelles et citoyennes. Et ce, dans le cadre de tribunaux spéciaux ou militaires à même de le condamner à vie ou à la peine capitale. Nous n’avons aucune confiance dans une justice qui vient d’exécuter un déficient mental et qui maintient un centre de torture comme celui de Guantanamo.
C'est au nom du respect des principes universels des droits de l'homme et pour empêcher le risque éventuel d'un véritable jugement politique grossier inacceptable pour tous les démocrates du monde entier que le gouvernement équatorien de Rafael Correa a décidé d'accorder, à sa demande, cet asile politique à Julian Assange. Et ce, après étude minutieuse du dossier.
Je salue ce choix. Je forme le vœu que le gouvernement conservateur du Royaume-Uni n’aille pas attaquer l’ambassade de l’Equateur à Londres. Après avoir laissé Pinochet partir tranquille mourir dans son lit après une abjecte comédie, ce serait le comble qu’il livre Julian Assange.