déposée avec demande d'inscription à l'ordre du jour d'un débat sur des cas de violation des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit conformément à l'article 122 du règlement
sur l'Afrique du Sud: massacre des mineurs en grève
(2012/2783(RSP))
Marie-Christine Vergiat, Jean-Luc Mélenchon, Nikolaos Chountis, Patrick Le Hyaric, Younous Omarjee
au nom du groupe GUE/NGL
Résolution du Parlement européen sur l'Afrique du Sud: massacre des mineurs en grève
Le Parlement européen,
– vu la Convention de 1995 (n°176) sur la sécurité et la santé dans les mines
– vu ses précédentes résolutions sur le sujet
– vu l'article 122 de son règlement,
A. Considérant que le massacre du jeudi 16 aout 2012, a provoqué la mort de 34 personnes suite à des affrontements entre la police des mineurs en grève de la mine de Marikana,
B. Considérant que suite à la fusillade du 16 aout, la police sous prétexte de "légitime défense" a arrêté et inculpé toutes les personnes présentes pendant la manifestation "pour meurtre et tentative de meurtre";
C. Considérant que malgré la chute de l'apartheid en 1994, les inégalités sociales en Afrique du Sud restent extrêmement fortes: 10 % des plus riches concentrant 58 % des revenus tandis que 10 % des plus pauvres n'en possèdent que 0,5 %; considérant que selon la Banque Mondiale les blancs bénéficient toujours des avantages acquis lors de l'apartheid et sont globalement à l'abri du besoin;
D. Considérant que selon l'OIT l’Afrique du Sud a pris d’importantes mesures depuis la fin de l’apartheid pour s’attaquer aux conditions de travail dans l’industrie minière, mais qu'il reste encore beaucoup de progrès à accomplir;
E. Considérant que cet événement intervient quelques jours après une altercation entre grévistes où 10 personnes ont trouvé la mort, dont 2 policiers,
F. Considérant que les grévistes demandent des meilleures conditions de travail et une hausse de salaire à la compagnie britanique Lonmin (propriétaire de la mine de Marikana d'où provient 12% de la production mondiale de platine);
G. Considérant que suite au scandale qu'a provoqué cette inculpation, le parquet a finalement annoncé la suspension de l'inculpation et la libération des mineurs mercredi 6 septembre 2012;
1. Déplore la tragédie du 16 aout 2012 et exprime ses condoléances aux familles des victimes;
2. Se déclare particulièrement choqué par l'utilisation d'une loi datant de l'apartheid (la loi anti-émeute de 1956) pour justifier l'arrestation et l'inculpation des mineurs en grève;
2. Souligne le fait que le droit de grève, d'association et de manifestation sont des droits fondamentaux et demande au gouvernement Sud-Africain de les garantir; souligne que l'utilisation d'armes à feu contre des grévistes ne peut en aucun cas être justifié;
3. Se déclare particulièrement inquiet de la situation économique et sociale en Afrique du Sud, du taux de chômage et d'inégalités sociales dans le pays et souligne le fait que l'accès à l'éducation, à des emplois stables, aux ressources du pays ainsi que la lutte pour une meilleure répartition des richesses sont des enjeux principaux pour le pays;
4. Considère légitimes les revendications des mineurs pour de meilleurs salaires et conditions de travail;
5. Accueille avec soulagement la libération des 104 grévistes incarcérés ainsi que l'abandon des charges contre eux; salue la mise en place d'une enquête et demande pour a ce que toute la lumière soit fait sur la fusillade du 16 aout 2012 et que les responsables soient traduits en justice et que réparation soit faite aux familles des victimes;
6. demande à ce que la question des violences policières notamment celle du 16 aout dernier soit abordée au prochain sommet UE/Afrique du Sud du 18 septembre prochain;
7. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission et au gouvernement d'Afrique du Sud;