La Commission avait concédé un vote des parlements nationaux sur le projet d'accord UE-Canada (CETA). Mais elle avait précisé que l'accord rentrerait de toute façon en vigueur dès l'accord du Parlement européen ou au moins de 90 % de cet accord.
Les sociaux-démocrates allemands du SPD ont alors prétendu s'opposer à la ratification du traité dans ces conditions. Lors d'une convention du parti qui avait lieu le 19 septembre à Wolfsburg, ils devaient décider de soutenir ou non la ratification du CETA. Cette réunion a eu lieu juste après un weekend de mobilisation contre le CETA et le TTIP, mais les tenants de la ratification y étaient bien représentés en la personne du ministre de l'économie, Sigmar Gabriel.
Et le compromis finalement trouvé demande à ce que le CETA ne soit pas appliqué avant que « le Parlement européen ait débattu de l'application anticipée de certaines parties de l'accord, dans un processus de consultation avec les Parlements nationaux et la société civile ». La formule est des plus floues et n'interdit en rien l'application du traité avant décision des parlements nationaux. C'est au final la même stratégie que celle employée par les sociaux-démocrates français. Ils font semblant de s'opposer au TAFTA par la voix de Matthias Fekl pour mieux l'approuver par la voix de Jean-Marc Ayrault quelques jours après !
Il est lamentable que sur des sujets d'une telle importance pour l'avenir de nos peuples, les dirigeants des 2 principales économies de la zone aient recours à de tels subterfuges pour masquer leurs intentions, tromper le peuple et court-circuiter la démocratie.