Voici une lettre que j'adresse au président Colombien sur l'initiative de ma camarade Barbara Spinelli
Monsieur le Président Juan Manuel Santos,
Nous soussignés, membres du Parlement européen saluons l'accord de paix signé entre le gouvernement colombien et les FARC – EP à Cartagena de las Indias le 26 Septembre 2016. A la suite des résultats du référendum, le 2 Octobre, nous réitérons notre soutien à cet accord et encourageons une solution rapide, par le biais d'un dialogue national inclusif.
Le 10 Octobre 2016, le gouvernement colombien et l'Armée de libération nationale (Ejército de Liberación Nacional – ELN) ont annoncé la tenue de négociations publiques, qui doivent commencer le 27 Octobre 2016, à Quito, Equateur, entament l'étape publique de ces négociations de paix. Nous nous félicitons de cette importante annonce, qui constitue une étape fondamentale vers la construction de la paix et d'un pays où les droits humains et la justice sociale sont prioritaires.
De plus, nous vous félicitons d'avoir reçu le prix Nobel de la Paix et vous remercions de votre déclaration visant à partager ce prix avec les victimes du conflit armé colombien.
Nous reconnaissons l'importance de la prise en compte à toutes les voix dans tout dialogue, dans le plein respect de la démocratie et la primauté du droit. A cet égard, nous tenons à souligner que les victimes du conflit, qui ont directement subi les effets de la guerre et qui ont présenté un certain nombre de propositions visant à parvenir à la paix, devraient être inclus dans toutes les discussion ayant lieu au cours de cette nouvelle étape dans la construction de la paix.
De plus, nous saluons les avancées contenues dans l'accord en ce qui concerne des questions foncières, les victimes et la perspective de genre, y compris la reconnaissance des femmes et leur rôle fondamental dans la construction de la paix.
Nous espérons qu'il n'y aura pas de marche arrière sur le chemin entrepris, mais qu'il s'agit du début d'une transformation vers une société plus inclusive et participative.
Comme députés, nous faisons un appel urgent que, à ce que dans aucun cas, le cessez-le-feu bilatéral ne soit suspendu et à ce que le niveau de violence n'intensifie pas.
Nous exprimons notre inquiétude vis à vis de cette situation instable qui peut affecter la sécurité de la population civile, et nous tenons à souligner les risques encourus par les communautés rurales et les groupes vulnérables qui ont été les plus touchées par le conflit, y compris les femmes et les enfants, afro-colombienne et les communautés rurales agricoles et les peuples autochtones, et nous insistons pour que leur protection soit garantie.
Nous réaffirmons la nécessité de garantir l'intégrité physique et psychologique de tous les défenseurs des droits humains, notamment ceux qui sont impliqués dans ce processus, dont le niveau de prise de risque a augmenté en raison de leur travail fondamental.
Nous appelons à la mise en œuvre continue des mesures humanitaires convenues concernant les disparitions forcées et le déminage, entre autres, ainsi que la création de mécanismes chargés d'établir la vérité, la justice, les réparations et d'apporter des garanties pour les victimes, y compris via le démantèlement des structures paramilitaires qui continuent de constituer une menace pour les différents secteurs de la société civile, en particuliers les défenseurs des droits de l'homme.
Enfin, nous tenons à souligner le rôle fondamental joué par le Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l'homme (HCDH) des Nations Unies dans le suivi de la situation des droits de l'homme en Colombie. Nous demandons au Haut-Commissariat des Nations Unies de continuer à surveiller les évolutions de la situation, dans le cadre de son mandat.