Le 16 septembre 2016 j'interrogeais la Commission européenne sur l'opacité autour de la prise de décision de renouveler l'autorisation du Glyphosate.
Je pointais notamment le fait que Le Glyphosate Task Force (groupement des producteurs de glyphosate) n'a permis qu'une consultation partielle des études utilisées pour appuyer la décision de la Commission de renouveler l'autorisation du glyphosate. Et je demandais en conséquence à la Commission de réclamer la publication de ces études, plutôt qu'une simple consultation sous conditions. Je demandais également à ce que ces études soient publiées intégralement, contrairement à la version censurée qui était consultable.
La réponse de la Commission, donnée 2 mois après que la question ait été posée, fait froid dans le dos.
M.Andriukaitis, Commissaire en charge de la santé et de la sécurité alimentaire me répond que la Commission a bien demandé à la « task-force “Glyphosate” de publier sans attendre l’intégralité des études fournies à l’Autorité européenne de sécurité des aliments, y compris les données brutes sous-jacentes. ». Sans effet. Et elle se contente de son impuissance en avouant que « la Commission ne peut contraindre juridiquement la task-force “Glyphosate” à publier une version non expurgée de ces études. ». Cerise sur le gâteau, elle révèle qu'elle-même « n’est pas en possession des études concernées. ». Ainsi, la Commission annonce tranquillement qu'elle a pris une décision ayant des conséquences sur la santé de millions d'individus, sans même avoir connaissance des études scientifiques à ce sujet !
Enfin, je demandais à la Commission de faire la lumière sur l'usage que fait le Glyphosate Task Force des données personnelle qu'elle collecte sur les individus ayant demandé à consulter les études. Là aussi la Commission reconnait, sans honte, son ignorance : « la Commission ne dispose pas des informations demandées et propose respectueusement à l’honorable parlementaire de prendre contact directement avec la task-force “Glyphosate”».
Voila l'Europe qui protège ! Elle nous livre pied et poings liés au pire lobby pharmaceutique, tout en se défaussant de toute responsabilité.