L’OTAN, dont je condamne l’existence et dont je souhaite que la France se retire, n'a rien à faire en Libye. La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. Il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les civils libyens.
La résolution 1973 n’a pas d’autre objectif et exclut clairement toute autre intervention militaire. Le Conseil de Sécurité de l’ONU dispose d’un organe militaire chargé de mettre en œuvre ses décisions, le comité d’Etat-major établi par l’article 47 de la Charte de l’ONU. C’est à lui et à lui seul de piloter les opérations. Le respect du strict périmètre de cette résolution est la condition de sa pérennité. Faute de quoi dans les heures qui viennent, l’intervention changeant de signification, l’accord international qui a permis l’absence de veto au sein du Conseil de Sécurité, sera remis en cause. Pour ma part, comme beaucoup de ceux qui ont approuvé la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, je ne soutiendrai pas davantage que par le passé une nouvelle guerre de l’OTAN.
Dès lors, c’est le moment de constater la faute qu’a été le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN et la nomination d’officiers français dans la chaine de commandement que dirigent les Nord-américains. La pression qui s’exerce pour imposer la présence de l’OTAN dans l’action en Libye ne correspond à aucune nécessité militaire pour les Français. Elle signale seulement l’avilissement de ceux qui s’y soumettent, leur perte d’indépendance. Elle rappelle le caractère impérial de cette alliance belliciste dirigée par les Etats Unis d’Amérique. La sortie de l’OTAN et le retrait de l’aventure sans principe en Afghanistan figurent au même agenda que la ferme volonté d’empêcher cette organisation de prendre la direction d’une opération dont nous attendons seulement qu’elle protège la révolution populaire en Libye.