Je veux traiter de l’incroyable situation portugaise. En Grèce comme les sacrifices ont été bien menés et que la production s’est effondrée, le FMI paie une tournée de nouveaux sacrifices pour mars prochain. Joyeux Noël les Grecs ! « L’Europe qui nous protège », le FMI et l’internationale socialiste s’occupent de vous. Veinards ! Tout le petit monde des belles personnes et de leurs griots est persuadé que ce cirque cruel va durer sans courir davantage de risques que de « la grogne » comme disent les observateurs des grèves et manifestations qui secouent sans relâche ces pays.
Dans cette farce cruelle au Portugal, le pire est l’argument du crime. Pourquoi le Portugal est-il en peine ? Parce que les agences de notation, toutes nord-américaines, vont lui baisser sa note. Moody’s a menacé cette semaine de baisser la note du Portugal « d’un ou deux crans ». Et pourquoi vont-elles baisser la note du Portugal ? Parce que le plan d’austérité décidé par le gouvernement crée un risque sur la croissance de ce pays. Et pourquoi le gouvernement social libéral a-t-il pris cette décision si mauvaise ? Voilà le plus drôle. Voilà le triomphe des grands docteurs en économie et de tous les Strauss-Kahn. Voilà l’apothéose de tous les donneurs de leçons qui narguent notre « irréalisme », notre « archaïsme », notre méconnaissance des réalités et tout ce Bla Bla plein de morgue type que les Quatremer, Chabot, Dély, et consorts récitent en boucle du début à la fin de l’année. Le gouvernement portugais a décidé cette mauvaise politique pour réduire « les déficits ». De l’Etat bien sûr. Et il s’est lancé dans la réduction drastique « des déficits » pour mériter une bonne note des agences et des prêts pas chers. Lesquelles lui baissent la note à cause des conséquences de leur politique contre « les déficits ». Ce n’est pas drôle ça ? C’est une histoire de fou, tout simplement. Dont le peuple est le souffre-douleur impuissant. Une fois de plus, des dirigeants socialistes couchés devant le capital, servent de garde chiourme pour justifier cette nouvelle spoliation.
Le scénario est donc toujours le même. Premier temps : la menace. C’est le job des agences de notation. Deuxième temps : l’invasion. C’est le job de « l’Europe qui nous protège ». Troisième temps : l’occupation. C’est le job du FMI. Quatrième temps : le pillage et la ruine. Le FMI vous tient à la gorge, l’Europe qui protège vous tient les mains, les banquiers vous font les poches. L’ennemi porte un nom et il a des adresses. Ce sont les banques. Il dispose d’un cheval de Troie, l’union européenne. D’un bras séculier et de son administration d’occupation: le FMI. Je pèse mes mots. Le FMI a aujourd’hui des « représentants », sorte de commissaires politiques, dans chaque ministère grec. Ils surveillent la bonne conduite de la tonte du peuple. C’est tout autre chose que trois rues occupées par des islamistes le temps d’une prière ! C’est autrement plus grave et dévastateur ! Un car de CRS et il n’y a plus de prières de rue. Mais contre le FMI et l’Union Européenne, combien de divisions faudra-il ?