D’où vient la nouvelle bataille du rail ?
Mercredi 8 juin, les cheminots en lutte ont coincé à quai, Gare du Nord, la coupe de l’Euro. Ils ont ainsi empêché les mômeries couteuses de la direction de la SNCF. Elle voulait se parer de l’attractivité de l’Euro de foot pour se donner une image sympathique et faire oublier ses brutalités contre le statut de ses salariés. Alors, le mouvement social dans les chemins de fer a fait de nouveau couler beaucoup d’encre hostile. Bien sûr, une fois de plus, les « analystes », « chroniqueurs » et autres griots du système en restent à ce qui leur coûte le moins d’efforts et de travail d’information personnelle.
La plupart, sinon tous, ignore tout du dossier. Ce n’est pas mon cas puisque je le suis depuis la lointaine loi séparant le réseau et les trains au début des années 90. Restent donc les refrains du vocabulaire médiatique de guerre sociale contre ceux qui « prennent en otage » « refusent les compromis déjà signés par la CFDT et les syndicats “réformistes” », « ne savent pas arrêter une grève » et blablabla. Aucun des chiens de garde ne fait l’effort de placer cette lutte dans son contexte européen qui pourtant en explique les tenants et les aboutissants. C’est pourtant bien dommage car la semaine même où tout cela se déchaînait, le Parlement européen votait un rapport d’autosatisfaction sur les progrès de la privatisation du rail en Europe qu’il mettait à son actif…