juil 14 02
Discours prononcé par Pablo Iglesias Turrion, candidat de la GUE à la présidence du Parlement européen le 1er juillet 2014
C’est un honneur pour moi que de m’adresser à vous pour présenter ma candidature à la présidence de cette chambre. Ce Parlement est appelé à représenter la souveraineté de l’Europe et nous nous devons d’être à la hauteur de ce que cela signifie aujourd’hui.
Le rêve de l’Europe a été enseveli plusieurs fois mais a toujours su renaître. C’est ainsi qu’il y a presque 70 ans, l’Europe s’éveilla à nouveau à travers la résistance de ses peuples contre le fascisme, par les survivants des camps d’extermination où ils donnèrent leur vie pour la justice et la liberté. Des milliers de mes compatriotes, qui s’étaient battus en défense de la démocratie en Espagne, ont participé à cette lutte et à ce rêve de justice. Vous ne pouvez pas imaginer la fierté que je ressens en tant qu’Espagnol du fait que les premiers tanks qui entrèrent pour libérer Paris aient été conduits par des combattants espagnols. Aujourd’hui, alors que l’intolérance et la xénophobie nous menacent à nouveau, je veux revendiquer la mémoire européenne de l’antifascisme et celle de tous les peuples amoureux de liberté et de démocratie.
Lire la suite »
juil 14 01
Coup de force contre le résultat des élections européennes. Le social-libéral Martin Schulz vient d’être ré-élu président du Parlement Européen. En dépit du désaveu populaire les mêmes sont reconduits pour mener la même politique.
Cette élection résulte d’un accord passé entre la droite et les sociaux-démocrates en échange du soutien à la candidature de Juncker à la présidence de la Commission. C’est le symptôme de la co-gestion à l’oeuvre en Europe, à l’instar de l’Allemagne ou le SPD gouverne avec la CDU.
Malgré la candidature de Pablo Iglesias symbole de la résistance populaire et démocratique en Europe, la dictature de l’austérité va pouvoir continuer.
juin 14 27
Comme si nous n’avions pas assez à faire avec le Grand Marché Transatlantique (GMT). Voici maintenant un traité encore plus secret. Le Trade In Services Agreement (TISA), en français : « Accord sur le Commerce des Services (ACS) ».
Ce projet de traité a été initié par les Etats-Unis. Puis ils ont proposé à des membres de l’OMC de les rejoindre. Ils forment ainsi un groupe appelé « Really Good Friends », composé de 22 pays et de l’Union Européenne.
Les négociations lancées en 2012 à Genève se poursuivent de manière régulière. Du 23 au 27 juin se tiendra le 7ème round de négociations.
Mais de quoi s’agit-il ?
Ce traité permettra une privatisation accrue des services publics, bloquera la remunicipalisation des services publics. Et Le TISA empêchera aussi la création de nouveaux services publics.
L’accord prévoit également de limiter la capacité des gouvernements à légiférer dans les domaines de la sécurité des travailleurs, l’environnement, la protection du consommateur et les obligations de service universel.
Mais ce n’est pas tout.
Le 19 juin, wikileaks fournissait un document daté du 14 avril 2014. Ce document est une annexe du TISA et porte sur les services financiers. L’étude de ce document révèle une volonté de s’affranchir de toute réglementation dans le domaine de la finance.
Comme pour le GMT, nous dénonçons ce traité négocié dans le dos des peuples !
juin 14 16
Le 12 juin, les ministres de l’Environnement rassemblés au Conseil européen se sont mis d’accord pour réformer le processus d’autorisation des OGM. On devine dans quel sens.
Le projet prévoit de laisser la « liberté » à chaque État membre de l’Union européenne de choisir s’il veut autoriser ou non les OGM sur son territoire. Pour une fois, l'État-nation est mis en scène. Pour le pire. Quelle idée saugrenue : imaginer une pollinisation s’arrêtant aux frontières ! En fait, cette proposition offre surtout aux semenciers comme Monsanto ou Pioneer de dangereux outils pour faire tomber les législations qui protègent notre environnement et notre santé. Voici comment.
Pour décider de bannir un seul Organisme Génétiquement Modifié, les États devront batailler avec les semenciers, sous l’autorité de la Commission Européenne. La Commission est le « terminus tout le monde descend » de ce dispositif.
En fait, pour justifier leur refus aux OGM, les États se voient imposer une liste qui limite leur refus à :
« des raisons environnementales, des raisons socioéconomiques, l'affectation des sols et l'aménagement du territoire, des objectifs de politique agricole et des considérations liées à l'action des pouvoirs publics ».
La manœuvre vise à brider les capacités de défense des gouvernements devant la Commission ou d’éventuels procès devant la Cour Européenne de Justice ou l’Organisation Mondiale du Commerce. Pour hâter ce résultat : EuropaBio. Un lobby travaillant pour les grands groupes semenciers a réussi à influencer fortement la nouvelle proposition de directive du Conseil Européen. Voyez ce document intitulé « Une nouvelle stratégie pour le dossier des OGM », daté de 2012 : EuropaBio défend l’idée d’arriver à des autorisations en Europe en utilisant une approche nationale. Comme dans la proposition du Conseil Européen !
Le document contient aussi une liste des éléments nécessaires pour mettre sous pression la Commission Européenne, les gouvernements anglais, allemands, et français. Les amis de la démocratie que voilà.
Evidemment, Ségolène Royal et Stéphane Le Foll se sont félicités de cette brèche juridique créée par et pour les géants des biotechnologies.
Cette proposition sera rediscutée par le Conseil Européen fin juin, d’ici là il nous faut agir pour que la France ne signe pas ce texte fourbe qui signerait l’arrivée massive d’OGM dans notre agriculture et notre alimentation.
mai 14 31
La semaine dernière, du 19 au 23 mai 2014, à la veille du scrutin des européennes, se tenait en Virginie, aux États-Unis d'Amérique, le cinquième round de négociation sur le Grand Marché Transatlantique. Aucun écho médiatique.
Lors de ces négociations ont pourtant été abordés de nombreux sujets : la cohérence des règles, les droits de propriété intellectuelle, le travail et l’environnement, les services et l’investissement, les « barrières techniques » au commerce, l’accès au marché de l’agriculture et les règles d’origine.
Comme à l’accoutumée, l’opacité la plus totale était de mise. Le nord-américain Dan Mullaney prétend que les négociateurs ont rencontré un « grand nombre de représentants de la communauté académique, des groupes de consommateurs, des syndicats, des groupes environnementaux, des agriculteurs et des éleveurs ». Parmi les représentants consultés notons la présence de l'American Chamber of Commerce to the European Union, dont on ne doute pas qu'ils auront à cœur de défendre l’intérêt des peuples européens.
Ne faut-il pas exiger la liste complète des organisations ayant eu l’opportunité de rencontrer les négociateurs et de connaître les dernières avancées des négociations ?
La contestation populaire du Grand Marché Transatlantique commence à se construire et produire ses effets. Les négociateurs s’inquiètent. Ils proposent donc de ridicules opérations de transparence pour enrayer la contestation.
Ainsi, la Commission européenne propose aux organisations européennes de la société civile un « dialogue » le 3 juin 2014. Plus de 160 organisations se sont inscrites, demandeuses de renseignements pour savoir si leur filière sera touchée par une déréglementation massive et une exportation des produits nord-américains qui le sera tout autant.
Mais de « dialogue », il n’y en aura pas, puisque la Commission prévoit de recevoir ces organisations toutes ensembles et seulement pendant deux heures. Bref : cause toujours, tu m'interesses…
Enfin, alors que la question de l'inclusion de tribunaux d'arbitrage dans l'accord était soi-disant en suspens, la Commission a publié une liste de négociateurs dans laquelle figure en bonne place un négociateur spécial pour ces tribunaux d’arbitrages investisseurs-Etats.
L'enfumage continue. Le TAFTA avance. Hollande est aux abonnés absents…