mai 14 12
Bien sûr, on peut évoquer aussi d’autres aspects que suggère l’image bucolique. Par exemple, celui du symbole de l’ordre politique actuel sur le vieux continent. Le PS et la droite gouvernent ensemble l’Europe. Ils gouvernent 16 pays sur 28, dont l’Allemagne. Et quoiqu’en dise le pétaradant Manuel Valls a la télévision, ça ne change absolument rien de voter Schultz ou Junker, social-démocrate ou Conservateur. Rien. C’est la même chose et c’est eux qui le disent eux-mêmes, ce qu’aucun assistant de manuel Valls n’a dû relever. De même, le vote à ce sujet n’a aucune valeur particulière. En effet, de toute façon, le parti dont Jean Christophe Cambadélis est le vice-président, le PSE, a décidé de rencontrer le parti de Junker et celui des libéraux sitôt l’élection achevée pour proposer un candidat en commun à la tête de la Commission. A supposer que les socialistes français n’en soit pas d’accord, cela n’a non plus aucune importance. La dernière fois ils avaient déjà fait le sketch « voter PS contre Barroso ». Résultat ? Seuls les socialistes français votèrent contre lui et tous les autres socialistes de toute l’Europe votèrent pour lui. Le parti de Hollande étant la risée du continent, on ne voit pas que son influence lui permette de faire mieux que de se ridiculiser une nouvelle fois. Et après tout cela en toute hypothèse tout ce petit monde a déjà un programme commun en Europe : GMT (Tafta) et austérité.
Si Hollande avait voulu profiter de la séance de canotage il aurait pu s’intéresser publiquement au Grand Marché Transatlantique. Sujet dont il n’a dit mot ni miette que ce soit. Sauf dans des journaux comme « Le Monde », dans une tribune signée avec le président des Etats Unis. Telle est la nouvelle démocratie. L’entre-soi se parle a lui-même dans son journal. Le peuple ? Du terreau de populisme. Sans entrer sur le fond, juste se souvenant qu’il préside la deuxième population et économie du continent, il aurait dit un mot. Juste un mot sur la méthode. On se réveille François ! Pendant que madame Merkel te fait admirer les remous, les mauvais coups continuent : la Commission, par les intrigues du commissaire chargé du dossier, veut empêcher que le GMT soit soumis à la ratification de chaque parlement national. Alors ? Il en pense quoi le président de la République française ? Sans doute rien. Ou, comme il l’a dit, qu'« aller vite n’est pas un problème, c’est la solution ! » Sinon, dit-il, les gens vont avoir des peurs, et ainsi de suite. Pour Hollande, ce qui fait souci, c’est que les gens se fassent des peurs.
mai 14 08
Vous aurez noté, donc, que pour une partie des députés dissidents, l’avenir ce serait le « dialogue avec le chef du gouvernement ». Si on veut en rester à cette affirmation de principe, demandons-nous cependant si ce « dialogue » est possible. Je veux dire : s’il dégage de quelque façon que ce soit un espace de changement de trajectoire de l’action gouvernementale. Car s’il s’agit de parler, d’user de bonnes manières, je suis certain que Manuel Valls, que je connais, est le meilleur homme du monde et le mieux disposé à être avenant et souriant. Il peut même accepter des modifications à la marge, comme il vient de le faire, pour ne pas humilier les contestataires qui acceptent de capituler devant lui. Mais cela ne saurait suffire ! J’espère que tout le monde est d’accord sur ce point.
La question posée à tous est de savoir si ce dialogue peut ouvrir un espace pour une autre politique. La réponse est formellement : non ! Rien ne peut inverser le cours de la politique austéritaire car elle est d’ores et déjà planifiée par le Premier ministre pour de très longs mois. En faut-il une preuve concrète ? Pour s’en convaincre rien de mieux qu’une lecture attentive du « Programme national de réforme ». Car tout ça est déjà écrit noir sur blanc. D’accord : c’est une lecture extrêmement rébarbative. Mais de quoi s’agit-il ? C’est l’un des deux documents que le gouvernement français doit envoyer à la Commission européenne, en vertu des nouvelles règles de l’Europe du traité Merkozy signé par Hollande, sans en changer un mot, comme on s’en souvient. Car la France est bien devenue une des « colonies de la Commission Européenne », comme l’avait pronostiqué celui qui était alors secrétaire général de la confédération européenne des syndicats : John Monk. Elle doit, comme tous les autres pays, soumettre toute sa politique économique et budgétaire à l’approbation de la Commission avant que son Parlement ait le droit d’en débattre.
L’autre document déposé devant la Commission, c’est le « Programme de stabilité » des finances publiques, qui a fait l’objet du vote de mardi 29 avril à l’Assemblée. Le « Programme national de réforme » est donc le complément du plan d’austérité de 50 milliards d’euros décidé par Manuel Valls. Comment ça marche ? Le « Programme national de réforme » recense, une par une, les « recommandations » que la Commission européenne a fait à la France l’année dernière. Les désirs de la Commission doivent être compris pour ce qu’ils sont : des ordres. Dès lors, pour chacune des « recommandations », le document indique les réponses obéissantes du gouvernement Valls. Le document est volumineux : il fait 101 pages. Mais il est public. Et le texte est publié en version française dans laquelle il a sans doute été rédigé avant d’être traduit en anglais pour la Commission. Chacun peut donc aller juger par soi-même sur le site du ministère de l’Economie.
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mai 14 06
Dans le cadre du traité de libre-échange entre le Canada et la Roumanie, Gabriel Ressources, une compagnie minière immatriculée au Canada, annonce qu’elle va attaquer la Roumanie devant une cour d’arbitrage. Le tort de la Roumanie ? Les parlementaires roumains ne veulent pas accorder de licence d’exploitation à la compagnie minière sur le site de Rosa Montana car elle prévoit d’utiliser massivement du cyanure pour exploiter la mine.
On se souvient de la catastrophe de Baia Mare en 2000, lorsque le barrage d’une exploitation aurifère contenant de l’eau contaminée au cyanure s’est rompu. Le cyanure déversé (estimé à 100 000 tonnes) et les métaux lourds ont pollué la Tisza et le Danube, tuant sur le champ de grandes quantités de poissons en Hongrie et en ex-Yougoslavie (80 % des ressources halieutiques de la Tisza du côté serbe), et ont contaminé l'eau potable de 2,5 millions de Hongrois .
Voyant venir une nouvelle catastrophe écologique, les députés roumains ont refusé la licence d’exploitation à Gabriel Ressources en votant contre, en décembre 2013.
Mais le vote des élus du Parlement roumain ne saurait effrayer les financiers de Gabriel Ressources (dont le milliardaire Américain John Paulson, qui a gagné 3,7 milliards en pariant sur la crise des subprimes). Estimant que son investissement est floué par la Roumanie, le Directeur exécutif de la société Gabriel Ressources a donc annoncé le 17 avril 2014 qu’il attaquait la Roumanie devant un tribunal d’arbitrage privé en lui réclamant la modique somme de 4 milliards d’Euros.
Refusons la négociation du Grand Marché Transatlantique qui comprend la généralisation du système d’arbitrage et la fin de la souveraineté populaire au profit des multinationales !
avr 14 29
Résumé de séance au Parlement
C'était la dernière session de la législature. Au menu plus de 110 textes pour la plupart législatifs. L'Union bancaire, ou comment prévoir les prochaines crises sans rien faire pour les empêcher, des querelles sur les maigres droits du Parlement encore réduits, des occasions manquées dans la lutte contre le réchauffement climatique…
Voir mes explications de vote
avr 14 22
Mes questions à la Commission et au Conseil
Le Traité de Lisbonne (article 17 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne), a institutionnalisé un « dialogue ouvert, transparent et régulier entre l’UE et les églises et organisations philosophes et non confessionnelles ».
Or il n’existe aujourd’hui aucune liste des organisations participant à ce dialogue.
Pourquoi la Commission européenne refuse-t-elle de publier cette liste alors qu’elle est soumise sur ce sujet à une obligation de transparence ? Peut-elle préciser les critères appliqués pour permettre à telle ou telle organisation de participer à ce dialogue ou à l’inverse en exclure certaines ?
La Commission a-t-elle conscience que ce flou permet à des mouvements sectaires de participer de fait à ce dialogue ? Comment entend-elle éviter que l’UE ne contribue ainsi à donner une reconnaissance à des mouvements qui violent ouvertement la liberté de conscience et créent d’importants troubles à l’ordre public dans des Etats membres ?
Faute d’affirmation du principe de laïcité qui conduirait à interdire les financements publics d’organisations religieuses, l’UE finance de fait un grand nombre de ces organisations au titre de ses différentes politiques, là aussi dans une totale opacité.
En application de l’obligation de transparence qui lui est assignée par le Traité, la Commission peut-elle publier la liste des concours financiers apportés par l’UE à des églises, associations religieuses ou confessionnelles et organisations philosophiques non confessionnelles ?
L’intervention agressive des églises dans plusieurs débats au Parlement européen, notamment contre le rapport Estrella sur les droits sexuels et génésiques qui a même vu le Pape recevoir une délégation de députés, menace la définition libre et rationnelle de l’intérêt général dans l’élaboration des textes européens.
Comment la Commission compte-t-elle protéger les institutions européennes contre toute ingérence confessionnelle ou sectaire dans la prise de décision communautaire ?