« Nous réclamons l’égalité sociale »
Vidéo de mon intervention en plénière dans le débat sur les travailleurs détachés:
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Je voterai contre la directive sur le détachement de travailleurs soumise ce mercredi au Parlement européen.
Ce texte est un attrape-nigaud. Les libéraux et le PS font semblant de faire quelque chose. En réalité, ils organisent la poursuite de la concurrence déloyale et de la surexploitation des travailleurs détachés. La directive cadre de 1996 ne change pas. Ce texte est seulement une directive d’exécution censée camoufler le plus insupportable.
Le PS français a encore été de tous les mauvais coups. François Hollande a accepté un accord européen au rabais. Et Pervenche Bérès, la présidente PS de la Commission de l’emploi et des affaires sociales, a trahi sa commission en donnant l’accord du Parlement aux chefs d’Etats sur ce contenu au rabais alors que sa commission était bien plus exigeante. Mme Bérès devait exiger que la responsabilité solidaire entre donneurs d’ordre et sous-traitants s’applique à tous les secteurs et à tous les sous-traitants. Elle a accepté qu’elle s’applique seulement à un sous-traitant et au seul secteur du bâtiment ! Les députés européens du Parti Socialiste Européen se sont déjà couchés en commission des affaires sociales.
Cette hypocrisie est insupportable !
Pour justifier ces renoncements, le gouvernement Valls écrit dans un document du Secrétariat Général aux Affaires européennes qu’il « il n’y a pas d’autres voies possibles dans le contexte actuel de l’Union européenne ».
C’est un aveu de taille : pour protéger enfin les droits des travailleurs, il faut rompre avec la directive de 1996 et désobéir à l’Europe. Ce sera le sens du vote pour les listes du Front de Gauche le 25 mai prochain !
Le Parlement européen vient d'adopter une révision du registre de transparence des lobbys. C'est une mascarade destinée à endormir la résistance face à l'intrusion inadmissible des lobbies dans la prise de décision européenne.
Le fameux registre de transparence n’est toujours pas rendu obligatoire. Et pour que les lobbies veuillent bien notifier leur existence, le rapport les autorise à organiser des événements dans les institutions. Les lobbies auront donc encore plus de pouvoirs qu'avant. La seule sanction prévue pour des lobbies ne respectant pas ces quelques règles est de les retirer de ce registre et par là-même de limiter la transparence quant à leurs actions.
Le texte voté au Parlement conforte aussi que les églises ou les sectes sont exemptées de déclaration conformément à l’article 17 du traité de Lisbonne. Leur action au sein des institutions européennes est pourtant parmi les plus néfastes puisqu’elle place les décisions européennes sous l’emprise du dogme là où seule devrait prévaloir la délibération rationnelle des citoyens.
La seule avancée de ce rapport se résume à l’interdiction de faire des cadeaux aux députés. Le reste est purement cosmétique. L'enjeu ne devrait pas être de réglementer les lobbies mais de les interdire au Parlement. J'ai donc voté contre cette mascarade qui n’a rien de démocratique.
L’Union européenne impulse depuis plusieurs années des politiques d’arrachage de vignes, au nom de la régulation de la production. Cette politique a consisté à des campagnes massives d’arrachages de 2008 à 2011, grâce à des primes dépassant les 6 000 euros à l’hectare. 160 000 hectares ont ainsi été arrachés en Europe, dont 22 000 en France. Cette politique est très coûteuse puisque près d’un milliard d’euros ont été dépensés pour cela depuis 2008, dont 135 millions rien qu’en France. Malgré l’abandon des grandes campagnes d’arrachage, cette politique se poursuit de manière larvée avec la nouvelle PAC sous forme d’aides à la reconversion et à la restructuration des exploitations, qui comportent souvent des arrachages.
Comment la Commission peut-elle défendre ainsi une régulation à la baisse de la production viticole alors qu’on assiste à une augmentation rapide de la demande mondiale de vin ? Le rôle de la PAC ne devrait-il pas plutôt être de conforter le potentiel productif viticole européen ?
Les arrachages massifs ont ainsi amputé le potentiel productif du vignoble français alors qu’il faudrait le renforcer. Loin de permettre une réorientation qualitative du vignoble, les politiques d’arrachage sont largement aveugles et indifférentes aux enjeux écologiques, commerciaux et culturels de la viticulture. Ainsi, 40 % des vignes arrachées en France étaient classées en Appellation d’origine contrôlée. Elles représentaient un potentiel de 20 000 emplois perdus.
La moitié des surfaces arrachées sont restées en friche, au détriment de l’aménagement du territoire, ou ont été rendues constructibles, contribuant ainsi à la logique nuisible d’étalement urbain. Ces arrachages ont ainsi conduit à une baisse de la valeur ajoutée des territoires concernés. Ils ont fragilisé les outils collectifs de production (coopératives viticoles) et de gestion des sols (SAFER).
Quel bilan raisonné la Commission européenne tire-t-elle de cette politique ?
Va-t-elle continuer à soutenir des mesures d’arrachage dans le cadre des politiques de restructurations d’exploitations ?
Comment compte-t-elle empêcher que les terres arrachées tombent en friche ?
Entend-elle conditionner toute mesure d’arrachage à une reconstitution qualitative et écologique des vignobles arrachés ?
Alors que le productivisme agricole est néfaste pour l’environnement comme pour la qualité des produits et des emplois agricoles, compte-t-elle intégrer plus largement la nécessité d’une agriculture paysanne et biologique dans sa politique viticole ?
Alors que l’opposition au Grand Marché Transatlantique s’accentue, le commissaire européen au commerce Karel de Gucht n'a pas l'air d'avoir pris la mesure de la situation. Il s’enferre dans une communication dilatoire.
Ainsi quand il déclare le jeudi 3 avril « ne pas parler avec les lobbyistes ». Alors que justement, le 10 avril, dans le palace parisien Shangri La, il fournira le dernier état des négociations du TTIP à un parterre de grands patrons et de financiers. Telle est en effet la réunion organisée par l’American Chamber of Commerce for the European Union (AMCHAM EU), un des plus gros lobbies états-uniens.
Quand ce n’est pas Karel de Gucht qui dérape, c’est son directeur de cabinet, Rupert Schlegelmilch. Pour rassurer les sceptiques de l’arbitrage, il explique qu’ils vont faire en sorte « qu’une loi environnementale ou sur la santé qui n’est pas discriminatoire et qui est dans l’intérêt public ne puisse pas être jugé comme une expropriation » par les tribunaux d’arbitrages « sauf si c’est excessif ». Ce que M. Schlegelmilch entend par « excessif » ce sont ces lois qui, en renforçant les services publics, protègent « excessivement » l’environnement ou la santé des citoyens européens.
Pour stopper le GMT, stoppons les commissaires européens qui négocient dans le dos des peuples !