jan 14 29
Mes questions à la Commission et au Conseil
La Commission a annoncé le 27 janvier la création d'un groupe d'experts consultatifs pour assister la Commission dans les négociations autour du Grand Marché Transatlantique. Le groupe, composé de 14 conseillers issus de différentes associations d'entrepreneurs, de travailleurs ou de consommateurs, sera présidé par Ignacio Garcia Bercero, actuellement directeur de la Direction générale du commerce à la Commission européenne. Une fois de plus, les parlementaires sont mis de côté.
Ces experts seront chargés d’orienter les négociations en vue d'assurer « le respect des normes européennes élevées relatives à la protection des consommateurs et de l'environnement ».
De quel droit ces personnes vont-elles recevoir un tel pouvoir ?
Cependant la composition du groupe laisse apparaître une prédominance des milieux d'affaires.
Comment la Commission envisage-t-elle d'assurer la protection des consommateurs avec de tels experts, plus habitués à défendre les intérêts financiers de leurs
clients ?
La Commission justifie la création de ce groupe d'experts par une tentative d'améliorer la transparence autour des négociations transatlantiques. C’est une affabulation, puisque tous sont tenus au secret. Mais ces experts seront les seuls, avec les négociateurs directs, à avoir accès aux documents en débat.
Pourquoi en exclure les parlementaires et les citoyens ? Quel est le modèle politique qu’impulse la Commission avec le recours à de telles pratiques ?
jan 14 21
L'UE est en train d'accepter des tribunaux d'arbitrage entre Etats et firmes à l'occasion des négociations en cours sur le grand marché transatlantique.
La position exprimée par le Parlement français contre ces tribunaux était pourtant claire : le 29 mai 2013, l'Assemblée nationale a explicitement demandé dans une résolution « que soit exclu du mandat le recours à un mécanisme spécifique de règlement des différends entre les investisseurs et les États pour préserver le droit souverain des États ». Donc aucun tribunal d'arbitrage ne devrait être discuté dans ces négociations.
En prenant partie avec l'Equateur contre la firme Chevron, j'ai moi-même fait la démonstration des dangers de tels tribunaux d'arbitrage pour la souveraineté des Etats. Pourtant le commissaire européen Karel de Gucht propose d'intégrer de tels mécanismes dans l'accord en cours de négociation avec les Etats-Unis.
La ministre française Nicole Bricq a salué l'initiative de la Commission. Les votes du Parlement français n'ont donc aucune valeur pour elle. Elle est peut-être déjà décidée à n'en tenir aucun compte. C'est une forfaiture.
J'appelle les électeurs à faire des élections européennes du 25 mai prochain un référendum contre cet accord de libre échange en votant pour les listes du Front de Gauche !
déc 13 19
Négociations de fin d’année sur le Grand Marché Transatlantique
Comme je l'ai dénoncé à plusieurs reprises ici, depuis juillet 2013, la Commission européenne a engagé des négociations avec les États-Unis d’Amérique afin de créer un grand marché libéralisé dans le plus grand secret.
Cette semaine se déroule le troisième et dernier cycle de négociations de cette année sur ce Grand Marché Transatlantique (GMT). Les négociations se poursuivent donc alors que les citoyens et les élus n’en connaissent pas les détails, et que les révélations sur l'espionnage à grande échelle des autorités européennes et des citoyens par les services de l'Agence nationale de sécurité américaine (NSA) n’ont cessé de se multiplier.
Cette semaine à Washington, messes-basses dans le dos des Européens
Le troisième cycle de négociations sur le GMT doit clore la phase initiale d'estimation des positions respectives des deux côtés de l’Atlantique. Puis, la Commission et les États-Unis devront commencer à parvenir à des accords sectoriels.
Ils espèrent profiter de l'élan insufflé par l'obtention de l’accord néolibéral de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) le 7 décembre à Bali.
Comme il est de mise dans ces accords multilatéraux, les négociations ont d’abord pour but d’écarter les sujets épineux, notamment les services, l'énergie et les matières premières. S’ils parviennent à une règlementation commune dans l’un de ces champs, elle se fera évidemment sur la base du plus petit dénominateur commun. Sachant que c’est déjà la politique de l’Union, cela présage du pire. Car dans tous ces domaines, les USA ont des réglementations beaucoup moins contraignantes sur le plan écologique et social.
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juin 13 15
Interview parue sur la Libre Belgique le 15 juin 2013
Le candidat du Front de gauche à la présidentielle évoque pour nous la politique de François Hollande face à la crise, la mort du jeune activiste Clément, les municipales à venir, l’alliance transatlantique, la présidentielle 2012 et les attaques dont lui et le Parti de gauche font l’objet.
Jean-Luc Mélenchon est l’Invité du samedi de LaLibre.be.
On ne voit toujours pas le bout du tunnel de l’actuelle crise économique. Pourquoi dites-vous que le président Hollande joue un rôle dans cet enlisement ?
Cette crise va s’aggraver à cause des politiques de contraction de la dépense publique et des salaires. En bref, on produit n’importe quoi, n’importe comment et au plus bas coût possible, et cela fait que les moteurs de la consommation populaire s’éteignent. L’Allemagne impose cette politique à tous les autres pays européens, car son gouvernement dépend entièrement des rentiers allemands. 15% de cette population dépend de retraites par capitalisation, il lui faut un euro fort et des dividendes élevés. L’Allemagne joue donc un rôle particulièrement néfaste en Europe… Mais la France, qui est 2ème économie, propose aussi cette politique d’austérité qui mène à davantage de désastres économiques, toujours plus de pauvreté, ainsi qu’une montée de la droite extrémiste. François Hollande a une responsabilité aggravée dans cette situation, car il a été élu – avec 4 millions de voix provenant du Front de gauche – pour une politique annoncée comme exactement inverse à celle qu’il pratique. Après la stupeur et la sidération, les classes populaires sont entrées dans une phase de résignation… ce qui aggrave la situation.
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avr 13 18
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon
Le projet d’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les Etats-Unis d’Amérique avance masqué. Ce Grand Marché Transatlantique est actuellement à l’ordre du jour d’une réunion des ministres européens du commerce extérieur parmi lesquels la ministre française Nicole Bricq. Une décision définitive sur le mandat de la Commission européenne doit être prise le 14 juin prochain. En secret.
Jamais le candidat Hollande n'a parlé d'un tel projet dans sa campagne électorale. Jamais le Parlement français n'a été amené à en débattre. C'est une attaque insupportable contre la souveraineté du peuple français. Madame Bricq a pourtant déclaré : "on ne peut être que favorable" à ce projet. De quel droit parle-t-elle ainsi ? Ce projet est désastreux d’un point de vue économique, social, financier, agricole, sanitaire, culturel. Avec ce projet, atlantisme, libéralisme et autoritarisme sont plus que jamais la doctrine de l’Union européenne et du gouvernement qui l’accepte. La France doit s’opposer à ce projet funeste contre son indépendance et celle de l’union Européenne.