déc 10 19
Retour sur la séance de Décembre au Parlement européen
Parmi les rapports de la dernière session du parlement européen figurait celui présenté en commun par messieurs Lamassoure (PPE, droite) et Gurna (Socialiste, PSE). Ce touchant duo s’est mis en charge de donner un contenu concret et un mode d’emploi à la fabuleuse nouvelle soi disant « avancée démocratique » que serait le droit de pétition contenu dans le traité de Lisbonne. On se souvient peut-être que cette nouveauté figurait avant déjà dans les traités précédents. Il suffisait alors de deux personnes pour lancer une pétition européenne. Le grand progrès est qu’il en faut désormais un million pour être recevable. Pour autant la démarche n’offre rien de plus qu’auparavant. Mais une magnifique usine à gaz est instituée. Je la décris parce que je m’attends à un nouveau concert d’auto célébrations sur la démocratie européenne. Nous en avons eu un avant goût sur place avec toutes sortes de phrases ronflantes sur le « grand pas » franchi vers la démocratie des citoyens et bla bla bla.
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nov 10 11
Résumé de séance au Parlement européen
Au Parlement européen, où je me trouve en écrivant ces lignes, en plus de la célébration du transatlantisme sur laquelle je reviens dans une autre note, nous avons eu droit au grand débat sur le nouveau dispositif organisant la surveillance du système financier des fonds de placement et autres produits « d’épargne ». Date d’entrée en vigueur à partir de 2013. D’ici là serrez les dents ! Ensuite faites comme si de rien n’était car le dispositif est une passoire. Il marque la victoire du lobby de la finance contre la première tentative pour établir quelque part un contrôle sur les hedge funds et autres produits déflagrateurs. Mais les uns sont totalement contre parce que ce serait trop et les autres parce que c’est loin d’être juste assez. Le ministre du gouvernement belge s’en réjouit.
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oct 10 08
Retour sur la séance d’Octobre
Quelle ambiance dans ce parlement européen ! C’est de la propagande à jet continue. Mercredi, nouvelle cataracte de bons sentiments et de propagande anti communiste. Il s’agit d’un lot de résolutions bêlantes et d’une séance de vulgarité totale à propos de la réunification allemande. Madame Merkel n’est pas là. C’est dire l’intérêt que soulève la séance chez les importants. Mais on a sorti de la naphtaline Lothar De Mazière, le dernier premier ministre de l’Allemagne de l’est. Un bigot qui se réclame de son identité de « huguenot », cire les pompes du pape comme vainqueur du communisme et ainsi de suite. Un flot de bla bla prétentieux qui se garde bien d’aborder le bilan de cette réunification pour les allemands eux-mêmes. Et pour l’Europe qui l’a financée. Et sur les raisons qui conduisirent ces messieurs-dames les gouvernants allemands de l’époque à trainer plus d’un mois pour reconnaitre la frontière à l’est du nouvel état unifié. La fameuse ligne Oder-Neisse. Hésitation qui manifeste mieux que tout ce que les permanences de l’histoire veulent dire. Et après ça, voilà Jacques Delors invité à nous édifier. Un compatriote. Un socialiste. Mis en place par François Mitterrand à la tête de la Commission. Mais lui ne dira pas un mot du président défunt. Il n’hésitera pourtant pas à se citer lui-même, en toute modestie bien sûr, et après avoir fustigé l’ingratitude des successeurs qui ont oublié leurs devanciers. Il faut l’entendre pour le croire. Je garde pour moi ce que m’inspire la démocratie chrétienne internationale qui aujourd’hui fait la fête à ses patriarches sous prétexte d’unité allemande. A la fin de ces ondées lénifiantes on joue un prétendu hymne européen en présence d’un prétendu drapeau européen. On se lève sur nos bancs, mais on n'en pense pas moins. Et voilà Gollnish député d’extrême droite qui fait l’habituel numéro de circonstance. C'est-à-dire rappeler que le drapeau et l’hymne ont été retirés du traité de Lisbonne. Cris, tumulte…Le président du groupe de droite Parti populaire européen, le français Joseph Daulhe vocifère et déclare que ceux qui soutiennent cette position n’ont qu’à renoncer à leur indemnité. « Profite et tais-toi », en quelque sorte ! C’est rafraichissant. Mon voisin, Jacky Henin, qui se contenait à grande peine depuis le début de ce bal de faux cul, explose de colère : « donc on a juste le droit d’être d’accord, sinon on doit rembourser ! » Moi je n’en peux plus non plus.
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juil 10 09
Retour sur la séance de Juillet
Une chose que vous devez savoir c’est que je ne suis pas un aussi bon député européen que mes comptes rendus réguliers et mes notes de séance pourraient vous le faire croire. Un classement indépendant, éthique et moral d’un journal qui a forcément raison, me classe dans les mauvais sujets qui n’ont que 64 % de présence sur place. Bien sur mon nom est publié. Rançon de la gloire. Avec celui de Rachida Dati, de Jean-Marie Le Pen et de Vincent Peillon parce que l’opprobre doit toucher tous les partis afin que l’objectivité du journal soit visible. Ce journal lui-même est bien loin de publier quelque chose de régulier sur les travaux du parlement européen, ni même sur seulement 64 % des sujets traités. La publication sur ce blog dans la rubrique en bas à droite de fiche descriptives par dossier adopté au parlement européen n’a, bien sur, non plus aucun équivalent dans ce journal là. Mais je confesse que oui, j’ai été absent à deux sessions de Strasbourg, en février et en mars. Le premier de chez moi qui tord le nez devra méditer la prochaine fois qu’il m’invitera à venir participer à un meeting de campagne électorale. Faire vivre la démocratie dans son pays comme élu au moment des élections régionales n’est pas compté en Europe comme du temps utile valant mot d’excuse. Et maintenant, vous qui vous cabrez, entendez le plus scandaleux : je me fiche comme d’une guigne de ce classement ! Je n’ai pas le moindre regret d’avoir passé ces journées à battre la campagne avec mes camarades ! Je suis content du boulot que j’ai fait en campagne et au parlement européen. Mais bien sur, si mon état d’esprit vous choque et si mon travail ne vous plait pas vous devez refuser de me réélire la prochaine fois. A supposer que je sois candidat. De mon côté je vais essayer évidemment d’améliorer ma capacité de pointage l’année prochaine ! Mais ca se discute avec ceux qui voudraient me voir consacrer davantage d’énergie à d’autres taches…
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juin 10 19
Retour sur la séance de Juin
Dans l’hémicycle à Strasbourg, mon collègue Elie Hoarau, député réunionnais du Front de Gauche bataille sur le budget européen. Il est teigneux Elie. Il ne se laisse pas faire. Même s’il sait comme moi quelle vaste mauvaise blague est cette discussion puisque le parlement n’a aucun pouvoir d’amendement. Mais le sujet, par contre, est grave. Depuis les accords de libéralisation signés entre l’union européenne qui nous protège d’un côté et, de l’autre, la Colombie et le Pérou, tout un ensemble de bouleversements se dessinent. Côté latino, cet accord est un coin enfoncé dans les institutions régionales qui ont volé en éclats entre ceux qui voulaient signer l’accord et ceux qui ne le voulaient pas pour protéger leurs productions locales. Le socialiste péruvien, Alan Garcia et le proto fasciste colombien Alvaro Uribe ont bien tiré dans le dos de leurs collègues. Ils ont signé l’accord. Mais nous aussi, les Français, nous allons déguster. Car les « régions ultra périphériques » de l’union européenne comme la Guadeloupe et La Martinique sont sacrifiées. Toutes les productions à l’exportation comme la banane se jouent au dumping social. Si mal traités qu’ils soient les paysans antillais sont des nantis par rapport aux malheureux péruviens et colombiens. Les prix de revient sont sans commune mesure. Un idiot m’a dit une fois : « en baissant les prix des marchandises on augmente le pouvoir d’achat des consommateurs sans augmenter le poids des salaires dans les coûts des entreprises !» Intelligent, non ? Problème : cette façon de baisser le prix des marchandises fait qu’il n’y a plus de salaires et donc plus personne pour acheter ! C’est la contradiction de base qui mine le modèle capitaliste de production et d’échange ! On n’aura même pas la consolation de se dire que ça pourrait pousser au développement des cultures locales vivrières. C’est tout le contraire ! Parce que cela aussi sera importé. L’igname, la patate douce, tout cela aussi se joue au dumping social ! Bref, j’arrive ici pour m’entendre jouer la musique ordinaire de « l’Europe qui protège », cette mascarade ! Les Antilles françaises vont bientôt voir se démanteler tout ce qui a été acquis en deux siècles de lutte pour l’égalité. Mais c’était l’égalité avec la métropole qui était en vue. Là, ils vont être mis à égalité avec les misérables du Pérou et de Colombie qui peinent et suent du sang pour ces cultures qui vont ruiner les autres. C’est beau comme de la concurrence libre et non faussée. Dites merci à ceux qui vous ont amené là !
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