Défendre les droits des femmes pas seulement le 8 mars, mais toute l’année
Intervention de Eva-Britt Svensson, eurodéputée GUE/NL pour le Parti de Gauche suédois (Vänsterpartiet )
Monsieur le Président, nous célébrons aujourd’hui la journée internationale de la femme. La plateforme des Nations unies pour les droits de la femme a été créée il y a 15 ans. À mi-chemin du processus de révision actuellement en cours à New York, je ne peux qu’affirmer, avec les autres membres de la délégation du Parlement européen, que les femmes à travers le monde devront se contenter d’un statu quo. Malgré les résolutions positives récemment adoptées par le Parlement, le rapport Tarabella et la résolution sur «Pékin + 15», la réunion des Nations unies n’a, malheureusement, encore produit aucun résultat.
Les gouvernements de l’UE impliqués dans les négociations ont des objectifs clairement moins ambitieux en matière de droits des femmes que n’en avait le Parlement européen dans les résolutions précitées. J’ai parfois l’impression que les gouvernements de l’Union utilisent avant tout la plateforme de Pékin comme un moyen de faire la leçon aux pays tiers en matière d’égalité. Il est souvent plus facile de dire aux autres ce qu’ils doivent faire que de produire soi-même des résultats.
Avant son élection, le président de la Commission, M. Barroso, a promis de rédiger une charte des droits des femmes. Aujourd’hui, nous avons pu prendre connaissance de ce document. Moi-même et mon groupe – le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique – sommes hautement préoccupés par la pauvreté de son contenu et la manière dont il a été rédigé. Cette charte ne vaut probablement pas le papier sur lequel elle est écrite. Le Parlement, les organismes nationaux et les organisations bénévoles européennes n’ont pas été impliqués dans sa rédaction et n’y ont pas contribué – pas plus, naturellement, que les citoyens européens.
Je voudrais expliquer à M. Barroso qu’il ne suffit pas de publier une déclaration sur nos valeurs communes. Les femmes et les hommes d’Europe ont besoin d’un document fort, mis au point et rédigé en collaboration avec toutes les parties concernées.
Considérons ce texte comme une première mouture de la charte des droits des femmes. Exploitons la période qui nous sépare de la prochaine journée internationale de la femme pour organiser des débats et des discussions avec le Parlement, les organismes nationaux et les organisations bénévoles européennes. Lors de la prochaine journée internationale de la femme, les progrès réalisés apparaîtront clairement.
Notre travail vise à défendre les droits des femmes non seulement le 8 mars, mais aussi tous les jours de l’année. C’est ce dont ont besoin les femmes et les hommes d’Europe.