avr 11 22

Je suis actuellement à la Réunion dans le cadre de mon mandat de député européen. Car autant je dis du mal des institutions européennes et de la politique qu’elles mènent autant je suis attaché à exercer mon mandat, dans la vision que je m’en fais, celle d’un représentant du peuple. Il ne s’agit pas seulement d’écouter. Il faut informer. Travail gigantesque. Le pire est que les gens ne croient pas ce qu’on leur apprend. Aussi incroyable que cela paraisse. Dans les discussions et les rencontres, j’ai donc fait revenir cette dimension de la réalité. Il est vrai qu’ici la politique européenne aura des conséquences particulièrement violentes. Si la Réunion est une zone ultra périphérique de l’Union européenne, le modèle du centre ne varie pas pour autant. Ici comme partout c’est celui du libre échange et de la concurrence libre et non faussée. Pour la Réunion, cela veut dire la destruction de toute production locale et le retour au modèle de l’économie de comptoir.

La culture de la canne et l’exploitation de ses produits sont menacés de mort par l’organisation communautaire du marché du sucre. Tout le monde devine qu’il va être libéralisé c'est-à-dire ouvert à tous vents.  Non seulement toute l’activité économique qui va avec est menacée mais aussi les 20 % de l’électricité locale produite avec la combustion de la bagasse. Et tout ça pourquoi ? Pour quelques centimes, et même moins, d’économie dans l’agroalimentaire. Tout cela parce que dans les grands marchandages de l’OMC, cette institution destructrice, les pays européens, Allemagne en tête, sont prêts à toutes les concessions à propos des produits agricoles en échange de facilités pour leurs produits industriels. L’Union européenne, ce n’est que cela. Mais qui nous oblige à supporter sans broncher la destruction de toutes les opportunités que présente l’existence de la Réunion pour nous, Français et progressistes européens ?


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