mai 11 19

Tandis que les titres de presse se réjouissent d’une prétendue reprise pour en signaler l’impact bienfaisant sur la Grèce, la vie va son chemin de son côté. 0,8 % de croissance en Grèce, annonce-t-on. Sourire bienveillant des bons docteurs qui ont infligé le remède de cheval aux Grecs. Façade. Oui, façade. Car c’est par rapport à quoi ce petit plus ? On se garde de le dire. Voila l’arnaque. En fait, en un an, l’économie grecque a reculé de 7,4 %. Un recul sans équivalent dans le monde ! Les bons docteurs prévoient encore pour cette année quatre points de moins, car rien ne se passe comme prévu. Le prétendu cercle vertueux des libéraux ne donne absolument aucun des résultats annoncés.

Par contre le pillage va bon train et il va continuer à grande cadence. Ce qui est incroyable c’est la cupidité des banksters. Ils ont d’abord ruiné le pays, ils continuent à l’étrangler avec des taux usuraires. Et en plus ils sont commissionnés, c'est-à-dire largement payés pour organiser les privatisations. Le gouvernement grec a annoncé mercredi avoir nommé des conseillers pour la cession au privé d'une série d'organismes publics privatisables. Par exemple : la société des paris sportifs (Opap). Détenue à près de 35% par l'Etat grec, c’est l'une de plus importantes sociétés du pays. Elle a dégagé en 2010 un bénéfice net de 575,8 millions d'euros ! La branche londonienne de la Deutsche Bank et la Banque Nationale de Grèce (BNG) seront payées pour réaliser cette privatisation. Pour la loterie nationale, Papandréou a désigné le Crédit Suisse et l’Eurobank grecque. Le Crédit Agricole CIB et sa filiale grecque Emporiki Bank, vendront l'organisme des courses hippiques (Odie). Pas belle la vie ? Pour les concessions des autoroutes grecques, le gouvernement a nommé Ernst&Young, Rothschild & Sons et Barclays Bank PLC tandis que pour l'industrie grecque des véhicules (Elvo) la Société Générale et sa filiale grecque Géniki Finance SA. A table ! A table les bandits la soupe est chaude ! Quant à "la mise en valeur de l'immobilier de l'Etat", le gouvernement prévoit "la création des sociétés pour répertorier l'immobilier appartenant à des ministères et définir leur statut juridique". Une dizaine de banques grecques, menées par la BNG, ont été désignées pour procéder au dépeçage de la bête. Ce n’est pas tout. La Grèce avait commencé à nommer des conseillers de privatisation fin mars, pour des cessions dans l'aéroport international d'Athènes, l'ancien aéroport d'Athènes situé à Hellenikon, une vaste zone de 55 hectares dans la banlieue balnéaire. Les mêmes dépouilleront aussi les chemins de fer grecs. Jusqu'à quand ? Les Grecs ont fait leur dixième grève générale. Où est le relais politique ? Papandréou, président de l’internationale socialiste et premier ministre. C’est comme ça que s’est appelé « le vote utile » en Grèce.

Pour les banksters, la Grèce sert de cadavre exposé sur un gibet pour impressionner tous les peuples d'Europe. Pour que l'intimidation fonctionne dans la durée, le supplice doit être entretenu, spectaculaire et public. Non seulement la Grèce est donc dépecée mais on lui maintiendra coût que coût la tête enfouie dans la dette. Dans cette stratégie, la Grèce joue le rôle du condamné pour l'exemple. Angela Merkel a donc de nouveau mis en garde tous les pays qui ne rentreraient pas dans le rang. Comme aux premiers jours de la crise grecque, elle a ressorti les grossiers arguments contre les pays du sud qui se la coulent douce. "Il faudrait que dans des pays comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal, on ne parte pas à la retraite plus tôt qu'en Allemagne." "Nous ne pouvons pas avoir une monnaie commune et certains avoir beaucoup de vacances et d'autres peu, à la longue cela ne va pas." Moins de retraite et moins de congés, voilà le programme de l'Europe allemande. Écœurante arrogance ! Sarkozy n'y oppose pas la moindre résistance. Au contraire. Sa ministre en rajoute donc bien tranquillement. Pressée à droite de se présenter à la direction du FMI, Mme Lagarde en fait des tonnes pour montrer quelle bonne élève libérale elle est. A ceux qui suggèrent de desserrer l'étau de la dette grecque et de mettre pour cela les banques à contribution, elle répond à l'unisson de la Banque centrale européenne : "c'est hors de question, qu'il s'agisse de restructuration, de rééchelonnement ou de reprofilage de la dette".


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