Intervention de Gabriele Zimmer, députée européenne Die Linke
Madame la Présidente, cette région du monde nous préoccupe tous beaucoup et nous savons bien que le risque d’une guerre civile n’est pas exclu, loin s’en faut. Les événements qui se déroulent actuellement à Abyei témoignent de l’extrême fragilité du processus de paix mis en place.
Le conflit qui a éclaté est dramatique. L’armée du Nord occupe Abyei et 15 000 personnes ont pris la fuite. J’estime que l’Union européenne doit apporter son aide, comme elle l’a fait dans le passé, d’une manière très tangible, c’est-à-dire en fournissant le plus rapidement possible une aide humanitaire et alimentaire aux réfugiés déplacés, ainsi qu’en préparant l’aide humanitaire d’urgence en faveur des réfugiés.
Même en faisant abstraction de cette escalade du conflit, plus de 40 % de la population du Sud-Soudan dépendent déjà de l’aide alimentaire. Le Sud-Soudan sera l’un des pays les plus pauvres de la terre et si nous voulons que les Objectifs du millénaire pour le développement se concrétisent ici aussi, il est impératif que les moyens alloués par le Conseil – 200 millions d’euros – soient véritablement consacrés à la sécurité alimentaire, à l’éducation et à la santé dans cette partie du monde.
Mon groupe préconise le retrait immédiat des unités armées du Nord-Soudan et du Sud-Soudan d’Abyei, le respect de l’accord de paix global, ainsi que la reconnaissance de la zone démilitarisée. Dans l’optique de l’extension du mandat des Nations unies – et cette extension a fait l’objet de discussions –, nous demandons que les risques et les problèmes tels que ceux qui sont apparus dans le cadre de la mission de la MONUSCO en République démocratique du Congo soient pris en considération et évalués.
Nous sommes déçus de constater l’absence dans cette résolution d’une réelle exigence quant à l’annulation de la dette et à un examen des dettes extérieures. Je trouve cela regrettable.