oct 11 16

Le bilan de la situation de la Grèce n’est jamais fait. Pourtant il le faudrait. Aprè s tout, n’est-ce pas le laboratoire des politiques de redressement  souhaitée par « la troïka », la Commission européenne, le FMI, la main invisible du marché, la concurrence libre et non faussée et tous les saints du paradis néo libéral ? les plus grands esprits de la planète du Fric ne se sont-ils pas mobilisés pour faire leurs recommandations et « aider la Grèce » ?  Faisons un petit récapitulatif de leurs exploits. Mais avant de le faire un rappel. L’objectif du premier plan d’austérité lu et approuvé par les grands docteurs miracles était, en janvier 2010, de ramener le déficit sous les 3% du PIB à l’horizon 2012. Que s’est-il réellement passé ? Autrement dit, examinons la médecine à ses résultats réels. Fin 2009 leur dette s’élevait à 298 milliards d'euros. Aussitôt sont appliquées les bonnes recettes du bon docteur Strauss-Kahn. Applaudissements universels. Peu importe ensuite les faits. Car au premier trimestre 2010, la dette avait déjà augmenté de 3,7% par rapport au trimestre précédent. Ce n’est qu’un début. En mars  2010 elle atteint 309 milliards d'euros. Ça n’a pas l’air de troubler les grands esprits des petits messieurs je sais tout. La suite non plus. Au deuxième trimestre de cette même année la dette augmente encore de 1,4% par rapport au trimestre précédent. Elle atteint alors 314 milliards d'euros. Qu’à cela ne tienne ! Les plans d’austérité sont exigés parfois très grossièrement et appliqués avec vigueur par les socialistes au pouvoir. Sans autres résultats qu’une aggravation de la situation. Toute l’Europe des puissants fronce les sourcils. Les plans d’austérité s’enchaînent.

Et les résultats suivent, toujours dans le même sens. Au deuxième trimestre 2011 la dette est encore en augmentation de 9,8% par rapport au premier trimestre 2010. Elle s’élève alors à 340 milliards d'euros. Soit 52 milliards de plus qu’au début de la crise. Soit 17 % de plus qu’au début. Tel est le bilan comptable des sept plans d'austérité. Le bilan économique est évidemment l’explication. L’austérité provoque une contraction de l’activité qui diminue les recettes de l’Etat et augmente le déficit. Celui-ci est financé par l’emprunt et donc la dette, laquelle coûte de plus en plus cher, non seulement du fait de son augmentation en volume mais du fait de l’envolée des taux. La baisse de l’activité en Grèce est frappante. En 2010 la richesse produite a reculé de deux pour cent, en 2011 de près de cinq pour cent encore. A partir de là, la part de la dette vis-à-vis de la production de l’année s’envole. Elle était en 2009 de 127 % du PIB, elle passe en 2010 à 143 % et en 2011 à 165 % du PIB. Bilan définitif ? Grâce aux « bonnes médecines » du FMI et de l’Union Européenne, des politiques raisonnables, les « seules possibles », la part de la dette par rapport à la richesse produite a augmenté de trente pour cent en deux ans ! Mais naturellement c’est nous qui sommes « irréalistes » !

Quelles sont les recettes qui ne marchent pas ? Telle est sans doute la question que se posent mes lecteurs réalistes. Eux sont avides de s’instruire par les faits et non par les discours idéologiques des illuminés du libéralisme, strauss-kahniens d’hier et d’aujourd’hui. Ce qu’il ne faut pas faire est donc bien résumé par le contenu des sept plans d’austérité appliqués aux grecs. La preuve est venue par les résultats. Revue de détails. Premier plan : hausse de la TVA et des embauches dans la fonction publique. Deuxième plan en février 2010 : gel total du salaire des fonctionnaires, relèvement de l'âge de départ légal à la retraite, augmentation des taxes sur les carburants. Troisième plan en mars 2010 : gel des retraites, augmentation des taxes sur la consommation. Quatrième plan en mai 2010. L’objectif annoncé c’est alors une réduction des dépenses publiques de 7% à l’horizon 2013. Nouveau coup de « rabot » comme disent les spécialiste à la langue fleurie par les euphémisme : suppression des 13e et 14e mois pour les retraités et salariés du public qui maintenaient de cette façon leur revenus au-dessus du seuil de misère, gel des salaires et retraites, non remplacement de 4 fonctionnaires sur 5, augmentation de la TVA (de 19 à 23%), augmentation des taxes sur les carburants, le tabac et l'alcool, âge de la retraite unifié à 65 ans ; augmentation progressive de la durée de cotisation (de 37 à 40 ans) ! Ce n’est pas fini. Encore deux plans de redressement définitif, les amis ! En avril dernier, voici le 5ème plan : 23 milliards d'économie supplémentaires à l’horizon 2015. Le sixième plan est venu deux mois plus tard, en juin 2011. L’objectif est alors de 28,4 milliards d'économie et 50 milliards de privatisation d'ici 2015. Avec comme garniture à ce plat principal, plusieurs coups de matraques sur la tête des gens déjà en difficulté avec par exemple un durcissement des critères pour les allocations sociales et chômage, la réduction des retraites complémentaires, l’augmentation du nombre des non remplacement de fonctionnaires à partir de 2011, l’autorisation de licencier les salariés d'organismes publics. Une nouvelle vague de privatisations est décidée pour les ports, aéroport, poste, banque, et ainsi de suite. Le 7ème plan a été adopté en septembre dernier. Routine. Mais l'Union Européenne et le FMI n’étaient pas satisfaits. Ils ont exigé de nouvelles mesures d'austérité avant le déblocage de la sixième tranche de leur « aide » ! Quel monde de mots truqués ! L’aide en question, c’est de l’argent prêté au taux de 5%. Et cet argent sert à payer le service de la dette aux banques qui, elles, ont prêté à 18 %.

2 commentaires à “Tirer le bilan de la situation en Grèce”
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  1. Entre le 16 octobre et le 1 novembre il y a eu l'accord européen du 27 octobre et la proposition de référendum de Papandréous du 31/10/2011.
    Lundi 30 octobre 2011, le Premier ministre grec Georges Papandréou a annoncé l'organisation d'un référendum en Grèce sur l'accord européen conclu dans la nuit du 26 au 27 octobre . Cet accord entraine de facto pour la Grèce une perte de souveraineté unilatérale et sans équivalent dans la zone euro . L 'opinion publique grecque n'y est pas favorable et le premier ministre M Papandréous qui a signé l'accord européen ne dispose pas d'une majorité confortable au Parlement ( 153 députés sur 300) Il demandé un vote de confiance au Parlement . Consternation de N Sarkozy !!! Nous n'y croyons guère, car au lendemain du conseil européen les commentateurs économiques penchaient plutôt vers une sortie prévisible de l'Euro de la Grèce et considéraient cet accord comme une façon ,une fois de plus, de gagner du temps . Aller de la sortie de la Grèce à la sortie par la Grèce . Ce n'est pas le principe de la sortie dont personne ne semble douter qui est en cause mais les conditions démocratiquement acceptables de cette sortie . Le recours au référendum n'est pas si irrationnel que cela, s' il tranche par un non à la tutelle européenne , l'Europe aura obtenu son alibi démocratique à son absence de solidarité envers la Grèce. Elle pourra continuer à faire du faux "cocooning" européen libéral avec les autres pays européens et chacun d'entre eux pourra se dire " s'il n'en reste qu'un je serai celui-là" ....dans l'Union Européenne (sic) Le référendum grec c'est une façon bien européenne de sortir les grecs de la zone euro. Quel gâchis ! Il est temps de refonder l' Europe, passer de l'économie capitaliste et de sa finance spéculative , à l'économie sociale et à sa finance solidaire

  2. hêtre_cyprès dit :

    Voilà donc l'europe sociale en marche, celle du traité de lisbonne qui fut ratifié par le parlement Grec. Le président du PASOK, Georges Papandréou, avait affirmé auparavant son soutien à un projet qu'il juge être "un meilleur départ pour changer l'Europe", notamment pour une UE "plus démocratique et plus sociale". Il a toutefois répété sa préférence pour un referendum "pour que le peuple décide en étant pleinement informé".
    L'ex-Premier ministre socialiste Costas Simitis, père de l'entrée de la Grèce dans la zone euro, avait dénoncé dans l'après-midi ce choix, jugeant qu'un référendum aurait "affaibli la position de la Grèce dans l'Union européenne".


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