nov 11 02

C’est le coup de tonnerre. Le référendum grec, qui n’aura peut-être pas lieu tant il énerve les tous-puissants, renverse la table de l’Europe que dirige Madame Merkel. Tous ont leur mine des soirs de deuil. Pensez ! « Comment pouvez-vous parler d’une bonne nouvelle », s’angoisse le journaliste pétaradant d’Europe 1, fendu d’un indécent sourire de jubilation à l’idée de tenir entre ses mains un fou qui ne comprend pas « la seule politique possible ». Il est temps de rappeler que la démocratie n’est pas le problème mais la solution pour nous. Mais pour ces gens, si prompts à donner des leçons de démocratie à la terre entière, le reste du temps, en Europe, non, il n’y a qu’une solution possible, de gré ou de force ! Et les voilà en train de pontifier à longueur d’antenne sans même se rendre compte des énormités qu’ils profèrent contre la démocratie, la souveraineté populaire et même la dignité nationale.

Quand Papandréou propose un référendum, ils ne se demandent pas pourquoi ce type qui a tout cédé prend cette décision. Ils n’ont rien vu, rien entendu, rien compris à douze grèves générales et des milliers d’heures de manifestation. Ils ne savent pas que la revendication de référendum est là, depuis le début, dans le mouvement populaire. Sourds, aveugles ! Et aussi néo-colonialistes. Quand madame Merkel dit qu’il faut surveiller de plus près, et « chaque jour » les grecs, ils ne tiquent pas. Une telle dérive du bon sens démocratique le plus élémentaire est plus inquiétante que toutes les menaces sur l’Euro.

Le vocabulaire ordinaire des maîtres siffle comme un fouet. « La démocratie passe encore, concède en substance Nicolas Sarkozy sur le perron de l’Elysée, mais les grecs doivent payer. » On a compris. On tremble de colère. Quels grecs doivent payer ? Quand a–t-on parlé d’enquête en Suisse pour rattraper les fraudeurs du fisc grec ? Quand a-t-on parlé de faire payer l’église grecque qui ne paie pas un centime d’impôt ? Qui a pu faire croire aux puissants qu’un peuple tout entier peut s’accommoder de l’idée de dix ans d’austérité supplémentaire ? Et surtout pour arriver au point, si tout fonctionne comme prévu, où il se trouvait en début de crise ? Comment espèrent-t-ils que cette aberration puisse passer sans casse ? Voilà le problème. Les dirigeants actuels de l’Europe ne vivent plus dans le monde réel. Ils croient que leurs raisons sont la raison. Cette logique est totalitaire. Elle finira mal, très mal.

2 commentaires à “Le coup de tonnerre grec”
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  1. pascal dit :

    bonjour à vous,
    hier soir sur arte vers 23h .. bref.. j'ai vu les conséquences du traité de Versailles en 1919.... les allemands ont mis 5 mois pour le signer.. seulement ceux qui ont participé avaient tous démissionné en fin de comptes tellement qu'intellectuellement le traité de Versailles fut inacceptable.. (le japon n'a pas signé). donc d'autres politiciens sont venus de Berlin pour le signer ce fichu traité....(comme en ce moment font les Grecs et les Italiens... étrange..)... Clemenceau, lui, en avaient cure ( jusqu'au au boutiste.. ... et Foch était prêt à continuer la guerre ...vers Berlin.. je comprends beaucoup mieux après la montée du nazisme... la fierté allemande.. je ne cautionne pas leurs crimes attention...juste réfléchir sur ces évènements tragiques.... et comme je n'ai pas vécu cette guerre de l'intérieur..imaginez mes difficultés de réflexion.
    j'ai vu les cartographes de cette époque ériger les empires coloniales ,les frontières et diviser les peuples...Wilson, lui, se battait en vain pour la création SDN... bref... enfin, difficile d'en débattre .. trop long et puis il y a les historiens ...
    l’Europe...jean-luc me fait peur. ( en étant simpliste...un chien n'est pas un chat..). je crois même que c'est impossible... je ressens pas cette Europe .. désolé.. ne suis pas Allemand.. ni Italien etc.. mais Français..
    le combat est difficile... parfois le peuple est trop .. disons.; indifférent.. l'extrême droite me convient pas mais certains de vos arguments n'arrivent non plus(ou pour le moment) à me convaincre.. Clemenceau était pourtant radical de gauche... l'histoire vient de m'apprendre et me démontrer l'absurde .. le côté obscur de la politique...le pouvoir et l'argent...et le sexe..;eh oui bien loin d'un monde sans haine etc...suis idéaliste? donc naïf? c'est ça.?..... croyez moi.. suis alsacien.... les rancunes sont tenaces.... en restant pourtant un honnête homme..
    vous , vous avez une tribune d'expression gràce aux journalistes et homme politique... je regrette les tendances qui vous maintiennent à 6%.... pour moi seul .. sondage à zero et seul dans mon combat... inconnu..comme le soldat du même nom..
    voilà.. je m’arrête là... c'est trop long.. et que pourrai-je vous apporter.?. vous avez vos soutiens.. vos amis..
    et moi mes convictions...ignorées de tous...
    pascal R.

  2. Thiery dit :

    On assiste à une curieuse et effrayante régression. L'Europe, ou plus exactement son cercle dirigeant, cherche à imposer à la Grèce et à d'autres peuples des régimes dépassés. A la fin du XIXème et au début du XXème, les "Puissances" ont mis sous tutelle ou protectorat, l'Empire Turc, le Maroc et d'autres que je oublie. Ce système ne fonctionne qu'autant que les autorités locales peuvent l'imposer par la force, la leur ou celle d'un envahisseur désiré.
    Si l'on prolonge les politiques actuelles on va, logiquement vers trois possibilités. La première est la réapparition de régimes dictatoriaux. La seconde celle des protectorats (quelle que soit son appellation) plus ou moins étendus imposés par les "grands pays" ou ? Enfin cette politique peut aussi provoquer la révolte des peuples et la guerre civile.
    Nos dirigeants ont-ils déjà fait leur choix ? Sont-ils totalement aveugles et irresponsables ? Vont-ils longtemps encore jouer la fiction "Europe" contre la réalité de leurs peuples ?


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