Traduction : GB
Nous soussignés, parlementaires du Groupe de la Gauche alternative d’Amérique latine et de l’Union européenne, décidons de rendre publique la présente « Déclaration de Santiago du Chili », dans le cadre de la réunion ordinaire de l’Assemblée Parlementaire EUROLAT.
Cette rencontre parlementaire a lieu dans un contexte historique significatif : d’une part, Cuba assume la Présidence Pro tempore de la CELAC, signe sans équivoque de cette période de changement et, d’autre part, nous célébrons le 40ème anniversaire du président Salavador Allende, symbole et exemple de la lutte des peuples du monde pour la démocratie et le socialisme.
1. Nous saluons la tenue du premier Sommet de la Communautés des États latino-américains et des Caraïbes qui se déroule à Santiago du Chili, que nous considérons somme un pas important sur le chemin de l’intégration emprunté par les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes, inspirés par la pensée continentale des « libertadores ».
2. Parlementaires de gauche d'Amérique latine et de l'Union européenne, nous exprimons notre solidarité avec le Président Hugo Chávez, à qui nous souhaitons un prompt rétablissement, pour qu'il reste sur le front des grandes transformations mises en place dans la République Bolivarienne du Vénézuéla. De la même façon, nous soutenons clairement les décisions constitutionnelles adoptées par l'Assemblée Nationale et le Tribunal Suprême de Justice confirmant la volonté populaire exprimée au cours des scrutins du 07 octobre 2012 où le Président Chávez a obtenu une splendide victoire.
3. Nous manifestons notre solidarité avec la Révolution citoyenne en Equateur, avec le Président Rafael Correa et le mouvement Alianza PAIS, devant le défi qu'ils ont à relever pour les élections présidentielles et parlementaires du 17 février prochain, qui confirmera le chemin ouvert par le peuple équatorien dans la construction du "socialisme du bien vivre". Nous nous solidarisons aussi avec le FMLN et son candidat à la présidence de la République Salvador Sánchez Cerén et nous désirons que le FMLN soit reconduit dans sa victoire.
4. Nous saluons la victoire du peuple bolivien qui est parvenu à faire reconnaître par les Nations-Unies la consommation de la feuille de coca comme une tradition des peuples originaires. Nous soutenons les forces progressistes et démocratiques du Paraguay et du Honduras, qui disputerons le pouvoir dans les prochains mois et auront la possibilité de renverser les coups d'Etat.
5. Le moment politique actuel se caractérise par l'approfondissement de la crise du capitalisme mondial, sans que, jusqu'à présent, l'on ait pu entrevoir une solution structurelle, nous voyons avec étonnement que les politiques néolibérales se poursuivent, celles-là même qui ont conduit à la situation de déclin des États-Unis, de l'Europe et du Japon. Les récents évènements nous permettent de confirmer que la crise a un caractère : "multiple, simultané, et organique".
6. La configuration d'une "multipolarité démocratique" en est encore à son étape de germination, étant donné que l'impérialisme nord-américain et ses alliés continuent d'appliquer des politiques "monétaristes" qui affectent les pays producteurs de matières premières, étant donné qu'ils persistent à mettre l'accent économique sur la spéculation et non sur la production réelle et le commerce juste, étant donné qu'ils ont déclenché des guerres en plusieurs endroits de la planète dans une stratégie d'agression militaire, comme c'est le cas de l'invasion militaire du Mali, tout comme ils l'ont fait en Libye et les fortes pressions exercées contre la République islamique d' Iran, tout en maintenant les conflits armés en Afghanistan et en Irak. Nous parions sur une sortie politique et dialoguée du conflit en Syrie qui soit fondée sur le Droit International et la Charte des Nations-Unies, avec l'arrêt immédiat des violences et sans intervention étrangère d'aucune sorte, dans le respect du peuple syrien. Ces événements graves ont remis en cause la capacité des Nations-Unies (ONU) à affronter ces problèmes complexes, c'est ce qui transparaît de l'absence de décision pour que l'Etat d'Israel respecte les résolutions du grand forum mondial sur les droits de la nation palestinienne ou du défaut d'exigence envers le Royaume du Maroc pour respecter le droit à l'Auto-détermination du peuple sahraoui et en finir avec les violations perpétuelles des droits humains dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Nous félicitons le peuple palestinien d'avoir acquis le statut de pays observateur aux Nations Unies, avec le soutien massif des peuples et gouvernements du monde.
7. Nous exprimons notre appui aux organisations sociales et syndicales en Europe qui luttent fermement contre "les mesures d'austérité", prévoyant de remettre entre les mains des grands groupes économiques et financiers les ressources publiques et celles du travail, de soumettre les pays les plus faibles et économiquement exposés à des processus d'extorsion par la spéculation sur la dette publique et le transfert des rentes du travail vers le capital. Ces mesures forment l'essentiel des politiques néo-libérales imposées par ladite Troika (FMI, BCE, CE) avec l'aval de la droite et de la social-démocratie européenne qui, depuis le Traité de Maastricht jusqu'au Traité de Lisbonne et le Mécanisme européen de Stabilité, ont institutionnalisé la dérégulation des marchés comme principe-base de la construction européenne. Or, loin de résoudre la crise, ces mesures l'accentuent, générant une situation intenable en plaçant tout le poids de la crise sur les travailleurs et en privilégiant le sauvetage des banques corrompues et endettées.
8. Ce véritable coup d'Etat contre les souverainetés nationales remet en cause l'Union européenne comme prétendue garante de la cohésion sociale, territoriale et démocratique assurant le plein emploi et comme modèle de développement durable. Dans ce contexte, nous critiquons l'UE, car elle continue de promouvoir des traités de libre-échange avec le Pérou et la Colombie de type néo-libéral.
9. Les politiques économiques mises en places par les gouvernements progressistes et de gauche en Amérique latine et les expériences de l'Alba, de l'Unasur et de la Celac, indique que l'on peut développer l'économie à partir de la valorisation du travail, de l'élargissement du marché interne, de l'application d'une politique de coopération qui résolvent les asymétries existantes, une politique qui mette l'accent sur la production, qui coordonne les mesures macroéconomiques pour le bien-être des peuples, qui soit fondé sur le principe de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles et qui ait pour dénominateur commun la solidarité. Ce modèle de développement durable est le seul qui puisse éviter le changement climatique, conséquence d'un modèle de développement capitaliste déprédateur pour les personnes et pour l'environnement.
10. Nous exigeons de nouveau la fin du blocus criminel des États-Unis contre la République de Cuba, tel que l'a approuvé, en de nombreuses occasions, l'Assemblée générale des Nations-Unies. De même,nous demandons instamment au président Obama d' exercer sa prérogative et de libèrer les 5 héros de Cuba, injustement emprisonnés aux États-Unis.
11. Nous nous prononçons clairement et résolument en faveur du processus de dialogue qui se tient à la Havane entre le gouvernement colombien et les Farc, nous exigeons l'ouverture d'un processus similaire avec l'ELN. Nous appelons les secteurs politiques et sociaux d'Amérique latine et d'Europe à appuyer la sortie politique au conflit armé en Colombie et à soutenir de façon solidaire les initiatives de la société civile pour la paix ferme, durable en Colombie.
12. Nous exigeons que la Grande-Bretagne cesse d'occuper une partie du territoire argentin et nous reconnaissons la souveraineté de l'Argentine sur les Îles Malouines.
13. Nous restons engagés dans la défense des droits des peuples originaires d'Amérique latine et des Caraïbes, qui dans le cas des gouvernements de gauche et de progrès ont connu des succès substantiels, mais qui d'ans d'autres cas, comme celui du peuple Mapuche, continuent d'être poursuivies.
14.. Nous regrettons qu'Obama n'ait pas tenu sa promesse électorale sur la politique migratoire de régulariser la situation des nombreux immigré sans papiers aux États-Unis.
Signataires
- Willy Meyer, IU (Espagne), Vice-president EUROLAT, PARLEMENT EUROPEEN
- Rodrigo Cabezas, PSUV (Venezuela), PARLASUR
- Jean-Luc Mélenchon, FG (France), PARLEMENT EUROPEEN
- Leonel Búcaro, FMLN (El Salvador), Co-president EUROLAT y President PARLACEN
- Inês Zuber, PCP (Portugal), PARLEMENT EUROPEEN
- Roy Daza, PSUV (Venezuela), PARLASUR
- Tubal Páez, PCC (Cuba), PARLATINO
- Hilaria Supa Huamán, Gana (Perú), PARLANDINO
- Dr Rosinha, PT (Brasil), PARLASUR
- José Bayardi, Frente Amplio (Uruguay), PARLASUR
- Alberto Adrianzén, Gana (Perú) Vice-presidente PARLAMENTO ANDINO
- Gloria Flores, Progresistas (Colombia), PARLAMENTO ANDINO
- Jurgen Klute, Die Linke (Alemania), PARLAMENTO EUROPEO
- Nidia Diaz, FMLN (El Salvador), PARLACEN
- Daniel Filmus, Frente para la Victoria (Argentina), PARLASUR
- Blanca Coto, FMLN (El Salvador), PARLACEN
- William Hernández, FMLN (El Salvador), PARLACEN
- Doreen Javier Ibarra, Frente Amplio (Uruguay), PARLASUR
- Eduardo Encalada, (Ecuador) PARLATINO
- Julio Salazar, MAS (Bolivia) PARLATINO