nov 13 01

écolierLe rapport proposé lors de la dernière session plénière par la sociale-démocrate Katarína Neved(alová s'intitule « Repenser l'éducation » et c'est bien de cela qu'il s 'agit…

Ce document devrait éclairer les syndicalistes français. Car il enthousiasme l’aile droite des solfériniens. Voyez cela de près. Ce rapport rappelle d'abord dans une hypocrisie totale que « que la mission première de l'éducation est de préparer les personnes à la vie et d'en faire des citoyens actifs dans des sociétés de plus en plus complexes; ». Pourtant on comprend rapidement qu'il s'agit moins d'émanciper les citoyens que de former des travailleurs adapté au monde économique. La rapporteuse reprend d'ailleurs à son compte le postulat  selon lequel le chômage est d'abord de la responsabilité du chômeur :

  • pas assez formé. Il s'agit «  d'adapter les formation aux compétences pertinentes pour l'emploi »

  • pas assez ouvert à l'esprit d'entreprise. Il s'agit de « communiquer aux jeunes l'esprit d'entreprise et d'innovation »

Bref il faudrait se dépêcher de repenser le système éducatif qui, bien sûr, n'est pas adapté… aux besoins du marché de l'emploi : « L'efficacité de l'enseignement et de l'apprentissage en Europe pourrait être renforcée par une meilleure reconnaissance des compétences et des qualifications, ce qui augmenterait la mobilité et contribuerait à la réduction du chômage »

Pour Condorcet l'instruction publique devait  " Offrir à tous les individus de l'espèce humaine les moyens de pourvoir à leurs besoins, d'assurer leur bien-être, de connaître et d'exercer leurs droits, d'entendre et de remplir leurs devoirs…"

Nous en sommes bien loin… On nous propose à la place « d'acquérir des compétences adaptées à l'emploi, renforcer les compétences transversales et entrepreneuriales."

chaineLes pistes avancées pour une revalorisation, nécessaire, de l'enseignement professionnel finissent d'achever un système public déjà mal en point. C’est un tissu de mesures qui entérinent la mise en concurrence de l'enseignement public et du secteur privé, puisque l'éducation est un marché. Bien sur les pistes explorées ne manquent pas de justifier les réductions budgétaires par la promotion des nouvelles technologies et de l'enseignement à distance (source d'économie).

Bien sur pas un mot n'est prononcé sur le rôle d'intérêt général des qualifications dans la bifurcation écologique du système productif. Il est vrai que les têtes d’œufs qui pondent ce genre de texte ne savent même pas de quoi il s’agit. En résumé ce rapport persiste à penser l’éducation comme une simple variable d'ajustement dans l'ordre économique actuel : servir les entreprises et adapter « l’offre » éducative à la « demande » du marché. Les socio-démocrates alliés avec la droite ont votés ce texte. Il y a donc eu une écrasante majorité pour imposer ces vues libérales. Les solfériniens ne s’en vantent pas. Ils ont honte ?.


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