jan 14 10

European-parliament-strasbourg-insideLors de la session de décembre au Parlement européen, j'ai été absent. J'étais au tribunal de Béthune pour assister au procès qui m'oppose à Marine Le Pen dans « l'affaire des faux tracts ».

En effet j'ai cité à comparaitre Marine Le Pen et deux militants du Front National pour avoir décidé et pris part à la distribution d’un faux tract, fin mai 2012, pendant la campagne électorale dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Il s'agissait pour eux de faire croire que je serais l'auteur d'une carte-postale-tract appelant en arabe à voter pour moi. Madame Le Pen a reconnu les faits à la télévision. La présidente du FN était donc citée à comparaître pour « manœuvre frauduleuse » et publication d’un montage sans le consentement de l’intéressé. Ces délits sont passibles d’un an d’emprisonnement, de 15.000 euros d’amende, ainsi que d’une peine complémentaire de privation des droits civiques, autrement dit d’inéligibilité.

Jugeant que ce combat nécessitait ma présence, par respect pour le tribunal, j'ai choisi d’assister à ce procès. J'en ai informé le Président du Parlement, seul habilité à excuser l’absence des parlementaires en session. La réponse de Martin Schulz m'est parvenue le 3 janvier. Il a choisi de refuser d'excuser mon absence en s'abritant derrière le règlement : « Je ne puis accéder à la demande que votre absence soit excusée  au terme de l'article 31 de la décision du Bureau des 19 mai et 9 juillet 2008 adoptant les mesures d'application du statut des députés au Parlement européen». Cette réponse est néanmoins politique. En fait, Martin Schulz me demande de ne pas être présent à l'appel d'un tribunal de mon pays. En me refusant cette dispense il prend résolument parti pour Marine Le Pen. Elle avait choisi de ne pas se rendre au tribunal, témoignant d’un certain mépris pour la justice ou d'une crainte de la sentence encourue.

Martin Schulz est-il toujours le président du Parlement, théoriquement soucieux de neutralité ou bien déjà le candidat des sociaux-démocrates à la présidence de la Commission ou encore l'allié fidèle de Mme Merkel ? Pour lui faire plaisir, il m'aurait donc fallu me soustraire à mon devoir face à la justice ?

Qu'importe : le 6 février prochain, je serai à nouveau absent de la session parlementaire pour voir l'extrême droite sanctionnée pour avoir voulu tricher et perturber un scrutin.


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