Cette semaine au Parlement européen était soumis au vote une résolution de va-t-en guerre odieuse et insultante vis à vis de la Russie.
Fruit d'un accord négocié en coulisse par les groupes ECR, PPE, S&D, Verts/ALE, ALDE, cette résolution commune intitulée « Invasion de l'Ukraine par la Russie » révélait le parti pris atlantiste belliqueux des rédacteurs de ce rapport. Au travers d'une condamnation unilatérale de la Russie elle en appelait à « une coopération transatlantique étroite quant aux mesures propices à une solution à la crise ». L'UE s'arroge ainsi le droit de dicter sa loi et ses bons conseils à l'Ukraine qui ne fait pourtant partie ni de l'UE, ni de l'Otan. Rappelons pourtant que le gouvernement actuel soutenu par l'UE est formé par une coalition politique incluant des membres néo-nazis que le Parlement européen avait lui-même formellement dénoncé en décembre 2012.
Daniel Cohn-Bendit a choisi de rajouter à l'outrance en posant un amendement demandant, sans gène aucune, que quand il parle, les autres se taisent. Ainsi il conseille à l'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder de s'abstenir de se prononcer sur la situation en Ukraine. De quel droit ? Est-ce lui qui distribue la parole en Europe ? Pourquoi veut-il faire taire tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui ? Tant qu'à demander quelque chose à Schröder, pourquoi ne pas lui demander s'il regrette d'avoir bradé les acquis sociaux des salariés allemands ? Pourquoi ne pas lui demander comment on peut passer de la tête du SPD et de la chancellerie allemande au conseil d'administration de Gazprom ?
Tant qu'à appeler à la retenue sur ce dossier il aurait mieux fait de ne pas voter ce texte qui se félicite des sanctions déjà prises contre la Russie et qui envisage avec enthousiasme de nouvelles mesures de rétorsion dans un déni total des risques de guerre qui en découlent.