mar 14 28

eusaObama est en visite à Bruxelles. Les grands axes sont fermés, les plus petites rues bloquées, les manants évacués.

 Comme un dieu qui descendrait du ciel évangéliser les mortels Barroso et Van Rompuy, apôtres du néolibéralisme. Et comme un dieu est fort occupé, il n'a accordé que soixante-cinq minutes de discussions à ses apôtres et deux questions à la presse venue en nombre. Seul compte le texte signé. Consternant.

Le texte de la déclaration finale est néanmoins riche en enseignement.

Un Grand marché à marche forcée

La déclaration appelle avec empressement et « sens de l'urgence » à signer rapidement le Grand Marché Transatlantique (GMT). Il s'agit d’accélérer les négociations pour contrer la mobilisation contre ce traité s'organise à travers l'Europe. « Je conseille à tout le monde d'attendre de voir ce qui sera effectivement négocié avant de s'engager dans des spéculations, quelles qu'elles soient », a ainsi déclaré Obama. Après quatre round de négociation secrets, les peuples en sont effectivement laissés aux spéculations. Les dirigeants rappellent pourtant leurs volonté de « conduire ces négociations avec clarté et de façon à construire le soutien de nos publics ». Mais alors pourquoi ne rendent-ils pas plutôt public le mandat de négociation ?

Ukraine : en rang derrière les USA

La déclaration finale invite fortement la Russie « à s'engager dans un dialogue constructif avec l'Ukraine en vue de trouver une solution politique » mais dans le même temps « condamne fermement l'annexion illégale de la Crimée par celle-ci ». Dès lors on voit mal sur quelle base le dialogue pourrait s'engager.

Obama déclare même, au nom des USA et de l'UE « Nous sommes unis dans notre soutien à l'Ukraine, notre engagement à isoler la Russie ». Isoler la Russie ? Pourquoi faire ? La diplomatie de l'UE non contente de s'aligner sur les positions états-unienne parle maintenant par la voix de son président. Aberrant !

Protection des données : coopérons avec les espions

Enfin comme cela devient habituel, la déclaration conjointe appelle à une coopération renforcée UE-OTAN pour « le maintien de la paix et de la sécurité ». Elle se félicite même du groupe de travail UE-USA sur la cybersécurité et la cybercriminalité alors que la première menace de cyber espionnage sur l'Europe vient justement des USA, comme l'a montré la révélation du programme d'espionnage de masse par la NSA. Il est vrai qu'elle inclus des terroristes islamistes bien connus comme Angela Merkel ou l'entreprise Alcatel.

La seule bonne nouvelle de ce sommet est peut être l'inquiétude légitime que les négociateurs du GMT éprouvent au vue de la contestation qui se lève en Europe. Leur empressement à conclure cet accord est révélateur. Le rejet d'ACTA en 2010 reste dans leurs esprits et dans les nôtres également.


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