déc 14 02

moscoAu nom de la Commission européenne. Cet homme est dorénavant le proconsul de la Commission européenne pour la France.

En effet, la Commission a rendu son avis sur le budget français. C’est simple : nos députés peuvent voter ce qu’ils veulent, dans trois mois Bruxelles se donnera la possibilité de rectifier leur vote. En attendant, la Commission poursuit le chantage entamé depuis maintenant des mois : plus d’austérité et plus de « réformes structurelles » pour éviter une sanction. L’exécuteur des basses œuvres de la Commission contre la France est Pierre Moscovici en personne. L’avoir traité de traitre avait été considéré comme excessif, on s’en souvient. Et pourtant telle est la situation. L’avis de la Commission est signé de la main de l’ancien directeur de campagne et ancien ministre des Finances de François Hollande. Le caractère ubuesque d’une décision négociée entre bureaucrates non élus pour l’imposer à un gouvernement issu du suffrage universel par celui-là même qui est responsable de ce qu’il dénonce résume à lui seul le caractère farcesque de notre « chère Europe qui nous protège » !

Pierre Moscovici estime donc que « le projet de budget présente un risque de non-conformité » avec les règles européennes. Il demande au gouvernement français de « prendre, dans le cadre de la procédure budgétaire nationale, les mesures nécessaires pour garantir la conformité du budget 2015 avec le pacte de stabilité et de croissance ». Concrètement, cela veut dire que la Commission exige plus d’austérité que les 21 milliards d’euros de coupes budgétaires déjà prévues par Valls et votées à l’Assemblée nationale pour l’an prochain.

Ce n’est pas tout. La Commission appelle à « accélérer la mise en œuvre » des réformes structurelles qu’elle a demandées au printemps 2014 : baisse du coût du travail, précarisation des salariés, nouvelle étape d’ouverture à la concurrence des services publics de l’énergie et des transports etc.

Mais la Commission renvoie sa décision finale sur d’éventuelles sanctions à dans trois mois. Elle écrit qu’elle « réexaminera au début du mois de mars 2015, à la lumière de la version définitive de la loi de finances [pour 2015] et du programme détaillé des réformes structurelles annoncé par les autorités, sa position sur les obligations qui incombent à la France ». Il s’agit donc en fait d’une liberté sous surveillance assortie d’un sursis de trois mois.

Car il ne faut pas croire que ce délai de trois mois soit un cadeau ou un répit. Au contraire. C’est un cran de plus dans la laisse autour du cou de notre pays. La preuve : les commissaires européens ont le privilège de connaître le contenu d’une lettre de Manuel Valls à propos des mesures qu’il compte prendre pour obéir aux ordres de la Commission. Mais cette lettre est secrète. Nous voilà revenus à la diplomatie des cabinets noirs de l’ancien régime ! Les Français ont-ils le droit de savoir ? Non, bien sûr. Mais un traité comme TAFTA est bien négocié en secret ! Alors ! D’ici mars, la Commission européenne va donc se livrer à un odieux chantage permanent. Comme Valls et Hollande ne veulent pas résister, ils céderont. Soit en augmentant la cure d’austérité déjà insupportable. Soit en dégainant de nouvelles attaques contre les droits sociaux et les services publics en guise de « réformes structurelles ». Et sans doute même sur les deux tableaux. Ça va saigner.


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