fév 15 20

ukraine europeL’Union européenne vient de mettre en œuvre un huitième volet de sanctions engagées contre la Russie depuis mars dernier. Ainsi, l'Europe, dans le sillage des demandes nord-américaines, est engagée en Ukraine dans une stratégie d'engrenage absurde face à la Russie. Depuis le putch masqué dans le prétexte des manifestations anti oligarchiques sur la place Maïdan puis l'adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie, tout un arsenal de sanctions contre-productives ont déjà été déployé. 

Cela a commencé par des sanctions diplomatiques visant de nombreuses personnalités de Crimée, russes et ukrainienne. Ces sanctions comprennent l'arrêt de la délivrance de visas et le gel des avoirs des personnes visées. Elles sont appliquées indifféremment à des personnalités politiques comme des députés de la Douma, des ministres en exercice, ou le maire de Sebastopol, des hauts fonctionnaires comme le procureur de Crimée, le directeur du FSB. Mais il y a aussi des hommes d'affaires, des actionnaires de la banque Rossyia ou ceux des compagnies gazières et pétrolières. Et même à un chanteur, Yossif Kobzon, extrêmement populaire en Russie et en Ukraine. Son crime est d'être venu à Donetsk pour donner un concert au moment où la ville était bombardée par les forces « anti-terroristes » de Kiev, c’est-à-dire le gouvernement de coalition avec les néo-nazis ukrainiens.

Les sanctions sont rapidement passées au plan de l’économie. Ce fut l'arrêt en juillet 2014 des programmes menés en Russie par la Banque européenne d'investissement (BEI) et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Puis la mise en place d'une restriction de l'accès russe aux marchés européens, les citoyens européens et les entreprises ne pourront plus acheter ni vendre de nouvelles actions financières si elles proviennent d'une banque russe dont l'Etat est l'actionnaire majoritaire. De nombreuses sociétés sont ainsi peu à peu interdites d'accès aux marchés de capitaux européens, principalement les compagnies énergétiques : dont les principaux producteurs et transporteurs de pétrole russes – Rosneft, Transneft et Gazprom Neft.

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A cela s'ajoutent des sanctions militaires avec la mise en place d'un embargo sur l'import et l'export des armes et du matériel en provenance et à destination de la Russie. L'exportation des biens et des technologies à usage militaire est elle aussi interdite, de même que les biens à double usage civil et militaire. La France a aussi par la suite interrompue de façon inacceptable la livraison à la Russie des Mistrals dont le premier des porte-hélicoptères devait être livré à la marine russe en novembre 2014 dans le cadre d'un contrat signé en 2011.

Les sanctions de l'UE contre la Russie ne sont que des provocations dérisoires. Elles font suite en général à des demandes des USA qui se gardent bien d’en décider d’aussi féroces pour leur propre économie. Naturellement leurs effets diplomatiques sont nuls. Jean-Claude Juncker reconnaissait lui-même au début du mois de février avant les nouvelles sanctions que « après les accords signés à Minsk, le temps n'est pas aujourd'hui aux sanctions ». Elles sont surtout absurdes économiquement. Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo a rappelé à ses collègues au seuil d’une réunion des chefs de diplomatie des pays membres de l'UE à Bruxelles que les mesures punitives contre la Russie avaient déjà coûté 21 milliards d'euros à l'UE. Et que de nouvelles mesures pourraient avoir de « lourdes conséquences pour tous ». L'Espagne a en effet « essuyé des pertes dans l'agriculture et le tourisme » du fait de ces sanctions. Elle pâtit aussi à l’inverse de l'embargo mit en place par la Russie en réaction en aout 2014. Même en France, les effets négatifs de ces sanctions se font sentir : Les Atelières, société coopérative des ex-ouvrières de Lejaby vient d'être placée en liquidation suite à l'importante chute dans les ventes russes et ukrainiennes qui représentaient 30% du chiffre d'affaire l'année précédente. Comme on pouvait le prévoir les aventures ukrainiennes et les sanctions contre les Russes ont aggravé la récession en Europe et en France. A mes yeux, compte tenu de la stupidité de la politique suivie dont les résultats locaux sont tellement à l’inverse des objectifs annoncés, je me demande si le but des Etats-unis est vraiment l’affaiblissement de la Russie ou celui de l’Union européenne. Si c’est l’Union c’est réussi et c’est tant pis puisque les gouvernements sont assez serviles pour s’y plier de plein gré. Si c’est la Russie c’est raté et c’est tant mieux, car personne de sensé ne peut souhaiter voir les « autorités » d’extrême droite de Kiev l’emporter.
 


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