Ce weekend avait lieu à Bratislava une réunion des ministres du commerce de l'UE au sujet des projets d'accord TAFTA et CETA.
Avant cette réunion, tandis que la France faisait semblant de réclamer l'arrêt des négociations par la voix de Matthias Fekl, d'autres pays de l'UE réclamaient au contraire une accélération du processus. Ainsi les ministres du commerce de 12 pays de l'UE ( l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne, la Suède, la Finlande, le Portugal, l'Irlande, la République Tchèque, le Danemark et les trois pays baltes) appelaient la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, à faire son possible pour débloquer les "problèmes restants" avec Washington. Leur appel a manifestement été entendu puisque le 15ème cycle de négociation reste à l'ordre du jour, début octobre.
Mais qu'en est-il des réclamations françaises ?
Après avoir martelé que la France demandait « un arrêt définitif des négociations » puisque « elles se sont déroulées dans un sens contraire à nos intérêts économiques » . On apprend que finalement la France s'est bornée a demander une modification du mandat de négociation (et non plus l'arrêt des négociations ) pour y introduire des éléments sur le réchauffement climatique… Alors que l'UE n'a toujours pas ratifié l'accord de Paris sur le climat (COP 21) au contraire des USA l'excuse est un peu légère. Pire la France aurait même proposé, avec le représentant autrichien, de changer le nom de cet accord puisque l'actuel semble concentrer les opinions négatives ! Doit-on leur dire que ces manoeuvres ont déjà échouées et que ce projet de Grand Marché Transatlantique s'est successivement appelé :Nouvel Agenda Transatlantique (NAT) lors de son lancement en 1995, puis Accord multilatéral sur l'investissement (AMI )avant d'être abandonné face à la pression populaire en 1998. Le nom Transatlantic Free Trade Area (TAFTA) est alors choisit en 2006 avant d'être abandonné du fait de la proximité phonétique avec l'accord ACTA rejeté peu avant par le Parlement européen, pour finalement devenir le Transatlantic Trade and Investement Partnership (TTIP) en 2013. Un peu d'imagination que diable !
Ici les ficelles sont trop grosses pour croire un instant pouvoir stopper la contestation qui grandit : Rappelons qu'à travers l'Europe 2000 collectivités ; Amsterdam aux Pays-Bas, Cologne en Allemagne, Édimbourg en Ecosse, Grenoble en France, Barcelone en Espagne, Milan en Italie, Vienne en Autriche, Thessalonique en Grèce, Karnobat en Bulgarie… ont manifesté leur refus de voir ces traités être appliqués. Ou bien que plus de 3,2 millions d'européens ont signé l'initiative européenne contre le TAFTA et qui a été rejetée sans raison par la Commission. Et le 17 septembre dernier encore 320 000 allemands manifestaient leurs opposition à ce grand marché transatlantique, et nous seront encore plus nombreux le 15 octobre à Paris !