Une proposition de règlement sur le dumping a été soumise au Parlement européen lors de la dernière séance plénière.
On aurait pu espérer des mesures contraignantes pour empêcher le dumping. Par exemple l’instauration d’un visa social et écologique qui permettrait de bloquer les productions délocalisées. Ou bien l’institution de protections et de normes sociales et environnementales communes aux Européens. Ou encore la création d'une taxe « kilométrique » de manière à réduire les transports de marchandises…
Mais les propositions de la Commission se contentent d'un "durcissement" des mesures de protection existantes. Bof ! Elles ont déjà montré leur inefficacité. Vous vous souvenez de l’affaire de l'importation des panneaux solaires chinois ? 80 % du marché européen est gagné par les produits chinois, et 25 000 emplois d'une filière stratégique ont été détruits. Mais la timide réplique de la Commission (11,8 % de droits de douane pendant deux mois seulement) a été retirée aussitôt après que la Chine a formulé quelques menaces de rétorsion.
En bref, ce « nouveau règlement » est juste une petite nervosité bien timide. Mais en aucun cas une barrière efficace face au dumping. De toute manière, comme le souligne le rapporteur : le dumping n'est pas une pratique interdite en soi par l'OMC. C’est dire.
Les verts ont pourtant majoritairement voté cette proposition, abandonnant la lutte pour des critères écologiques contraignants. Et cela parce qu’on leur a concédé une référence aux conventions de l'OIT et aux quelques accords multilatéraux sur l'environnement. C’est cher payer le reste.
Face au dumping, que faire ? Le protectionnisme solidaire ! C’est-à-dire la coopération et non la compétition, la négociation et non le libre-échange.