Thomas Piketty, mandaté par Benoît Hamon, propose la création d’un « parlement de la zone euro ». Dans ce projet que François Hollande a proposé il y a bientôt deux ans, cette assemblée viendrait remplacer le Conseil des ministres des Finances par une chambre parlementaire de la zone euro. Chaque pays y serait représenté par un certain nombre de députés issus de son parlement national, en proportion de la population de son pays et des différents groupes politiques. J’avoue que ma première réaction à l’époque où j’avais entendu parler Hollande était assez narquoise. Quelle trouvaille ! Un parlement de plus pour l’Europe, tout aussi impuissant que le précédent. Un président de plus s’ajoutant aux cinq autres déjà vibrionnant. Et comme on connaît les « trilogues » entre le Parlement actuel, la Commission et le Conseil de gouvernement, j’imagine ce que seraient les « quadrilogues » quand ce parlement s’y ajouterait ! Sans oublier de dire bonjour à la bureaucratie de plus que cela générerait.
Comme cette idée est revenue sur la table au moment où il était question de débattre avec Benoît Hamon, j’ai donc pris le temps de récapituler ce que j’en sais. Je vous le fais partager.
Le CETA vient d’être validé, le 15 février dernier, par le Parlement européen. Je veux faire ici un point précis. Et récapituler mes arguments d’opposant à ce traité. Et je commence par l’étude politique du vote. Si on fait les comptes par groupes, les 408 voix en faveur du traité et 254 contre montrent que ce sont les sociaux-démocrates, majoritairement pour le CETA, qui ont rendu possible cette défaite des progressistes. Cela d’ailleurs se fait en cohérence avec leurs engagements passés. Nous ne sommes pas dupes !
Le président Hollande a soutenu le CETA, au nom de la France, le 30 octobre 2016 devant le Conseil européen. En novembre 2016 Mathias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur et un temps pressenti pour être directeur de campagne de Hamon déclarait encore « le CETA est un bon accord ». Le 2 février 2017 ce fut un point d’orgue. Les sociaux-démocrates n’ont même pas daigné venir voter à l’Assemblée nationale au moment où était présentée une résolution déposée par le groupe Front de Gauche qui s’opposait au CETA en demandant un referendum. La résolution proposait aussi la saisie de la cour de justice européenne sur la légalité du CETA. Benoît Hamon lui-même était absent. Quant aux députés PS incapables de trancher entre les pour et les contre, ils décidaient de s’abstenir. Ne perdons pas de vue que pendant ce temps plus 4 millions de citoyens européens ont signé une pétition d’opposition à l’appel d’initiative citoyenne européenne et des 2 000 Collectivité locales s’étant déclarée zone hors-CETA et hors TAFTA.
Alors que le peuple roumain se dresse contre la corruption de son pouvoir politique, nous apprenons que la Commission a justement retardé la publication du rapport sur la corruption en Roumanie. En effet ce rapport, prévu pour tous les états membre et publié tous les deux ans aurait du être révélé au public fin janvier 2017.
Peut-on savoir pourquoi la Commission a décidé de retarder la remise de ce rapport ?
D'autant que par cette attitude elle semble vouloir couvrir le gouvernement roumain actuel qui vient de prendre un décret d’urgence graciant les personnalités politiques qui profitent de pots-de-vin, à condition que les sommes ne dépassent pas 44 000 euros.
A quelle date le rapport sera-t-il finalement publié ?
Le 24 avril 2016 lors d'une manifestation contre la privatisation de l'eau en Irlande, un sitting organisé par les manifestants a bloqué les voitures du cortège ministériel. Les manifestants sont aujourd'hui poursuivi pour séquestration. Voici ci-dessous la déclaration que je signe en leur soutien.
Le droit de protestation est menacé en Irlande. Il est profondément inquiétant qu'un jeune de 17 ans ait été reconnu coupable de séquestration en raison de sa participation à une manifestation contre Joan Burton, alors vice-première ministre. Le 24 avril, le premier des trois procès de 18 adultes pour «séquestration» et les accusations connexes commencera. S'ils sont reconnus coupables, ils sont passibles d'une peine d'emprisonnement maximale. En plus de la dévastation de la vie des défendeurs et de leurs familles, une peine de plus de 6 mois entraînerait l'élimination automatique d'un des accusés, Paul Murphy, en tant que député, ce qui réduirait la décision démocratique de ces personnes qui l'ont élu.