Intervention de Marie-Christine Vergiat, député européen du Front de Gauche
Monsieur le Président, à l'échelle européenne, le sport, comme de nombreuses autres activités, notamment associatives, a longtemps été appréhendé sous le seul angle de la concurrence et vu comme une simple activité économique.
Ce rapport reconnaît enfin au sport, et plus largement aux activités physiques et sportives, leurs dimensions éducatives, culturelles, sanitaires et sociales, autrement dit sociétales. Il insiste sur le rôle des bénévoles et sur l'importance d'étudier la faisabilité d'un cadre légal et fiscal adapté. Comment ne pas s'en féliciter?
L'importance du développement, et donc de l'investissement dans le sport de masse y est mise en exergue, ainsi que la nécessaire redistribution entre sport professionnel et sport de masse.
Nous souhaitons souligner l'importance des financements publics, seul moyen de garantir réellement l'égalité d'accès sans discrimination, et la nécessité d'un réel partenariat avec le mouvement sportif. Les États ont bien évidemment un rôle majeur à jouer, y compris pour faire respecter l'éthique sportive et garantir la santé des sportifs, amateurs ou professionnels.
Quelques regrets néanmoins sur l'insuffisance du rôle régulateur des États au regard des dérives que connaît ce secteur. Partons d'un exemple: celui des jeux en ligne et des paris sportifs. Nous avions fait une proposition réaffirmant la nécessité d'un monopole des États dans ce domaine, et ce conformément à l'arrêt du 8 septembre 2009 de la CJCE. Cela n'a malheureusement pas été retenu.
Nous aurions aussi souhaité que l'on encourage davantage les États à garantir les droits économiques et sociaux des sportifs, notamment en matière de formation et de droit à une reconversion professionnelle.
Mais les mots ne suffisent pas. Il faut des actes et que le prisme du marché intérieur et de la concurrence soit remis à sa juste place, que les activités physiques et sportives soient reconnues pour ce qu'elles sont, c'est-à-dire un formidable outil d'émancipation individuelle et collective.