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déc 12 04
Mes questions à la Commission et au Conseil - questions écrites

Pourquoi réduire le budget européen plutôt de lutter contre son mésusage ?

L’OLAF estime qu’en 2010 des groupes mafieux sont parvenus à détourner 617 millions d'euros des fonds d'aide européens et des ressources propres de l'Union européenne. L’affaire Vito Nicastri  est emblématique de cette situation, lui qui utilisait les fonds européens pour blanchir l'argent de la Cosa Nostra.

Pire. Ce sont en tout pas moins de 13 631 cas d'usage frauduleux de fonds européens qui ont été repérées par l'Olaf sur l'année 2010.

Entre ces détournements, évalués à plus de deux milliards d’euros, et le dumping fiscal responsable manque à gagner de plusieurs d’euros pour l’Union européenne, on est en droit de se poser des questions.

Pourquoi le Conseil ne propose-t-il pas un meilleur contrôle de l’usage des fonds européens plutôt que de proposer de réduire drastiquement ceux-ci dans le cadre des négociations budgétaires ?

Pourquoi le Conseil ne propose-t-il pas un système interdisant le dumping fiscal plutôt que de se borner à constater le manque à gagner pour l’Europe et pour les Etats membres ?

Pourquoi le Conseil préfère-t-il que soient versés plusieurs millions d’euros par an au Mécanisme Européen de Stabilité pour payer les intérêts abusifs des banques sur la dette des Etats membres plutôt que d’investir dans des fonds européens à mettre au service des citoyens européens ?

Le Conseil compte-t-il maintenir la condition de strict respect du Pacte de Stabilité et de Croissance pour verser les fonds de cohésion aux Régions qui en font la demande ?

nov 12 07
Mes questions à la Commission et au Conseil - questions orales

Privatisation des services de l’eau – Réponse de la Commission aux ONG

Question orale à la Commission déposée le 7 Novembre 2012 par João FERREIRA et Jean-Luc Mélenchon (groupe GUE/NGL)

Dans sa réponse à la lettre adressée à la Commission Européenne par un certain nombre d’ONG au sujet des pressions qu’exerce cette institution sur un certain nombre de ces pays pour qu’ils privatisent leurs services de l’eau, la Commission a dit : « la privatisation des entreprises publiques contribue à la réduction de la dette publique, (…) augmente l’efficacité des activités et, par extension, la compétitivité de l’économie dans son ensemble, attirant des investissements étrangers directs. » Et elle poursuit avec les arguments néolibéraux, en ajoutant à ce qui précède que « la Commission pense que la privatisation des services publics est source d’avantages pour la société si elle est bien conduite. »

Etant donné que:
- La privatisation d’entreprises publiques dans plusieurs pays est survenue au même moment qu’une augmentation marquée de la dette publique, avec le déclenchement d’une fuite des capitaux sous la forme de bénéfices et de dividendes à l’étranger, à travers les positions stratégiques prises par les compagnies à capitaux étrangers mentionnées dans le secteur public;
- Les privatisations sont associées à des licenciements, à la réduction de l’investissement, à une augmentation du prix des services (pour les entreprises et les ménages) et à une dégradation de la qualité de ces services;
 
Nous demandons  à la Commission Européenne de nous renseigner sur les points suivants:

1. Sur quelles preuves empiriques la Commission s’est-elle appuyée pour faire les déclarations ci-dessus, telle que celle relative à l’évolution de la dette publique (en la considérant bien sûr sur le moyen et le long terme)?

2. Quelle évaluation faites-vous des cas, en Europe, où l’expérience de la privatisation des services de l’eau a été si désastreuse que la procédure a dû être inversée et les services rendus à la propriété et à la gestion publique?

3. Comment justifiez-vous les pressions auxquelles les ONG font référence, particulièrement dans le cas du Portugal et de la Grèce, à la lumière de l’Article 345 TFEU et de l’Article 17 (1) de la Directive 2006/123/EC, selon lesquels l’UE est censée être neutre sur la question de la nature de la propriété et de la gestion – publiques ou privées – des services de l’eau (et d’autres)?

oct 12 25
Mes questions à la Commission et au Conseil - questions écrites

Il nous faut un moratoire européen sur la culture et l’importation des OGM!

Question à la Commission

La Commission européenne a décidé de valider l'importation commerciale du maïs OGM MIR162 de Syngenta, résistant à des insecticides.
Cette autorisation ne manque pas de surprendre. Elle intervient alors même que le débat sur les OGM bat son plein en Europe depuis la publication de l'étude de Gilles-Eric Séralini.
Celle-ci est contestable, certes, au même titre que toute étude scientifique. Elle demande à être vérifiée. Mais elle n'est pas plus contestable que les études des producteurs de ces semences transgéniques sur lesquelles l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) se base pour approuver ou non l'importation d'OGM. Quant à l'indépendance de l'AESA, elle reste à prouver.
Je rappelle à la Commission que l'innocuité des OGM n'est toujours pas prouvée et que l'étude de Gilles-Eric Séralini renforce les craintes qui pèsent sur les conséquences qu'ils peuvent avoir sur la santé et sur l'environnement dans son ensemble.

-Comment la Commission peut-elle prendre une telle décision alors même que les citoyens européens s'inquiètent pour leur santé?

-Pourquoi la Commission n'a-t-elle pas répondu positivement aux demandes de l’Anses et du Comité éthique, économique et social du HCB sur la conduite d’études indépendantes?

-A quelle logique répond cette décision de la Commission?

-Pourquoi la Commission ne s'inquiète-t-elle pas de la santé des citoyens et ne propose-t-elle pas, en conséquence, de mettre en place un moratoire européen sur toute importation et mise en culture des OGM tant que leur innocuité ne sera pas prouvée?

août 11 31
Mes questions à la Commission et au Conseil - questions écrites

Démarchandiser l’eau pour en garantir l’accès à tous: il y a urgence!

Question à la Commission

La semaine mondiale de l'eau s'est terminée lundi. La Commission  européenne s'y est contentée de réaffirmer son engagement minimaliste formulé par les OMD : réduire de moitié, d'ici 2015, la proportion de population privée d'un accès durable l'eau potable et à des services d'assainissement de base. Pourtant, à ce jour, c'est près d'1,6 milliards sur les 7 milliards d'êtres humains que compte la planète qui sont privés d'un accès effectif à l'eau potable. Environ 34000 personnes en meurent chaque jour, soit une personne toutes les 20 secondes. Face à ce constat désastreux, l'heure n'est pas aux congratulations. La solution ne consiste pas seulement à replanter des arbres et modifier les comportements agricoles, contrairement à ce que laisse entendre la Commission. Elle consiste avant tout à garantir une gestion des ressources en eau et leur distribution en fonction de l'intérêt général. Seuls les services publics permettent une telle garantie. Il faut donc de revenir sur les privatisations qui ont eu cours ces dernières années sous pression de la Banque Mondiale, du FMI et de la Commission européenne, en Europe et dans le monde.

-Quels engagements précis et chiffrés la Commission va-t-elle prendre pour atteindre l'objectif formulé par les OMD? Considère-t-elle que cet objectif soit satisfaisant ou pense-t-elle prendre des engagements plus ambitieux?

-La Commission va-t-elle au moins faire contribuer les multinationales européennes telles que Suez, Vivendi ou Veolia et d'autres qui font du profit sur l'eau, à la lutte contre la pénurie d'accès à l'eau potable?

-La Commission va-t-elle enfin interdire l'existence de clauses permettant la privatisation de la gestion et la distribution de l'eau dans les traités internationaux qu'elle négocie?

-Quand la Commission pense-t-elle enfin se prononcer pour la gratuité des premiers mètres cubes d'eau indispensables pour être en vie et faire ainsi cesser le règne de l'inégalité d'accès à ce bien commun de l'Humanité qu'est l'eau?

-Quand la Commission cessera-t-elle de considérer l'eau comme une marchandise?

juin 11 16

Question à la Commission
   
Depuis le 15 Mai 2011, le mouvement espagnol dit "des indignés" se propage comme poudre à canon dans toute l'Europe. Les "indigné-e-s" se comptent aujourd'hui par millions. Parmi eux il y a beaucoup de jeunes, mais pas seulement.

Ce mouvement nous concerne toutes et tous.
Il réclame une démocratie réelle en opposition à l'exercice oligarchique du pouvoir que font majoritairement celles et ceux qui se veulent les représentants des peuples.
Il dénonce les plans d'austérité que le FMI, la Commission et la BCE imposent aux peuples avec l'aval plus ou moins contraint des gouvernements.
Il réclame aussi le respect des droits élémentaires que la précarisation grimpante bafoue à la faveur de la rigueur budgétaire imposée aux Etats et de la flexibilisation du marché du travail.

-La Commission européenne, dont les membres ne sont pas élus à l'instar du FMI et de la BCE, a-t-elle conscience de son illégitimité à agir au nom des peuples européens?

-Comment pense-t-elle répondre à la demande légitime de démocratie posée par ce mouvement populaire?

-Envisage-t-elle de proposer de revenir enfin sur le quasi monopole d'initiative législative dont elle jouit abusivement?

-Envisage-t-elle de revenir sur les politiques de flexibilisation de marché du travail et de privatisations accélérées qu'elle prône et fait exécuter?

-Pense-t-elle continuer à faire payer la crise aux citoyen-ne-s européen-ne-s qui n'en sont pas responsables?

La réponse de José Manuel Barroso: "tout est parfaitement démocratique"

05/08/2011 Réponse de Monsieur Barroso, Président de la Commission européenne

"L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d'égalité, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'Homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l'égalité entre les femmes et les hommes (Article 2 de TUE).

La démocratie s'exerce en Europe sous la forme de la démocratie représentative, sur base des élections libres pour les parlements nationaux, comme pour le Parlement européen, devant lesquels sont responsables les gouvernements nationaux dans le premier cas, et la Commission européennes dans le deuxième.

Il est compréhensible et légitime que les citoyens expriment leurs préoccupations face à la situation économique difficile à laquelle sont confrontés plusieurs Etats membres. La Commission y est sensible et est à l'écoute de ces préoccupations à maints niveaux.

Le droit d'initiative de la Commission est un élément clé du fonctionnement de l'Union. Ce n'est pas la Commission qui s'est octroyé ce droit. Il lui a été donné par les États membres qui l'ont inscrit à l'article 17 du traité sur l'Union européenne. Par ailleurs, la Commission a une légitimité démocratique claire : elle est nommée par le Conseil européen après un vote d'approbation du Parlement européen.

Dans la gestion de la situation actuelle, la Commission joue pleinement son rôle institutionnel, notamment en proposant un paquet de mesures pour réaliser une gouvernance économique effective de la zone euro et l'ensemble de l'Union.

L'établissement du semestre européen, dont les premières orientations viennent d'être accueillies par le Conseil européen des 23 et 24 juin 2011, s'est révélé être un succès substantiel. Les propositions formulées sont adaptées à la situation économique et sociale concrète de chaque Etat membre et incluent des suggestions pour une flexibilité du marché du travail qui pourraient générer une croissance économique et contribuer à améliorer notamment les chances des jeunes à pouvoir accéder au marché du travail. Il incombe aux Etats membres de les mettre en œuvre et à la Commission de soutenir ce processus.

Remarque:
Monsieur Barroso ne répond pas à la question posée. Il ne revient pas une seule fois sur l'illégitimité pour la Commission de disposer du quasi monopole d'initiative législative. Dans un régime démocratique, le droit d'initiative législative revient au parlement. Or le Parlement européen ne dispose de ce droit que pour quelques domaines très restreints: sa propre élection, son propre fonctionnement, l'élaboration du statut et des fonctions du médiateur européen. La Commission européenne, elle, en dispose dans tous les domaines. Face à cette aberration démocratique, Barroso se contente de rappeler que "ce n'est pas la Commission qui s'est attribuée ce droit". La belle affaire! Que ce quasi monopole et l'absence de parlement réel soit consacré dans le traité de Lisbonne ne rend pas l'UE plus démocratique. Au contraire! Les peuples n'ont pas eu leur mot à dire sur le sujet ou bien, les rares fois où ils l'ont eu, comme en France, on les a fait taire!

Monsieur Barroso explique que la légitimité démocratique de la Commission lui vient du fait qu'elle soit "nommée par le Conseil européen après un vote d'approbation du Parlement européen". Mais vu l'étendue absuive de ses pouvoirs, exiger qu'elle soit élue est la moindre des choses. Dans quel système démocratique existe-t-il un organe quasi plénipotentionnaire est-il simplement nommé? C'est là le cadet des soucis de Monsieur Barroso. Il préfère asséner que la gouvernance économique et son semestre européen, cette mise sous tutelle des budgets nationaux que la Commission européenne organise avec l'assentiment des gouvernements, sont un succès. A l'heure où l'Europe s'enfonce dans la crise un tel entêtement dans l'erreur est une absurdité sans nom. Et la démocratie là-dedans? Tout juste Monsieur Barroso reconnaît-il aux peuples le droit de "s'inquiéter". Monsieur Barroso, en démocratie, le peuple ne se contente pas de s'inquiéter: il décide.



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